Avec un environnement humain tel que celui de la saison 2011-2012, il ne fallait pas s'attendre à un miracle du côté de l'USM Annaba. Et pourtant, certains avaient cru que le miracle allait se réaliser avec les prouesses accomplies au lendemain de l'arrivée de Kamel Mouassa à la barre technique. C'était à 4 journées de la fin de la phase retour. Un miracle, c'est le cas de le dire, pour un club dont le président était préoccupé depuis des mois par les préparatifs de sa campagne à la députation, les maigres subventions de la wilaya et de la commune, d'anciens créanciers aux aguets et une caisse constamment vide. Alors qu'elle se vantait de regrouper 30 000 inconditionnels à chaque rencontre à domicile, les gradins et les tribunes restaient désespérément vides. A peine une cinquantaine de mordus venaient se défouler sous la tribune officielle tout aussi désertée par les dirigeants et leurs invités. Maintien Tant de handicaps qui imposaient de dire que l'on ne pouvait espérer mieux qu'un maintien. C'est ce qui allait être démontré durant toute la saison, caractérisée par l'instabilité du staff technique et le recrutement très discutable de joueurs d'un niveau technique en dessous de la moyenne. On peut même dire que Aïssa Menadi a eu, pour une fois, la pertinente idée de faire appel à Kamel Mouassa au moment où la formation annabie allait à vau-l'eau. Un autre n'aurait pas pu recoller les morceaux d'une formation disloquée par les imprécisions techniques de Mohamed Henkouche. Avec ce technicien à la barre, les mauvais résultats à domicile et à l'extérieur s'étaient multipliés avec une série de nuls à domicile et des défaites à l'extérieur. L'USM Annaba s'était mise à flirter avec la zone dangereuse. Tant et si bien que Henkouche préféra rendre son tablier. Il annonça sa démission à Oran où face à l'ASMO, l'USM Annaba perdait son énième match de la saison. De son rôle de manager général du club, Khaled Lounici fut appelé à assurer la mission d'entraîneur. Il ne fera pas mieux que son prédécesseur. Pire, il enregistra la 1re défaite de la saison à domicile face au CABBA (1-2). Les joueurs recrutés pour amener un plus, comme El Hadi Adel et Mehdi Boudar, démontrèrent leur saturation sur le terrain. Même si deux matchs nuls consécutifs à domicile marquèrent son arrivée, on sentait qu'avec Kamel Mouassa, l'USM Annaba ne faisait que s'améliorer sur le plan technique et physique alors que sur le plan tactique, elle avait les moyens nécessaires pour contrecarrer les desseins de ses adversaires dans et hors de ses bases. Crise financière C'est ce qu'elle prouva face à de sérieux prétendants à l'accession, comme la JS Saoura, 2e au classement général de la division, USM Bel Abbès et l'USM Blida. La série de bons résultats s'est poursuivie jusqu'à l'épuisement total des finances. Il en a résulté le non-paiement des salaires et des primes de match des joueurs. S'en était suivi une relative démobilisation. Par deux fois, les athlètes firent grève pour imposer le paiement de leur dû. Cette situation était intervenue au moment même où les chances d'une accession étaient palpables et qu'il manquait à l'USM Annaba 3 points pour s'installer parmi le trio de tête. La crise financière s'accentua, entraînant la colère des joueurs que même la bonne volonté de leur entraîneur n'avait pas pu ramener à de meilleurs sentiments. Le nul enregistré à domicile face au MO Béjaïa signifia la fin du rêve annabi d'un retour parmi l'élite. Il ne pouvait en être autrement avec un président qui n'avait rien d'autre à donner que son amour pour le club. Endettée D'autant qu'il se refusait à se défaire de prétendus dirigeants et comité de supporters qui, pas une seule fois, n'apportèrent un centime au club. L'USM Annaba aurait pu croire véritablement en ses chances d'accéder avec une caisse financière renflouée. Cette possibilité s'était offerte par deux fois. La première en début de saison avec un trio d'Algériens immigrés en Grande-Bretagne qui s'étaient engagés à investir 3 milliards de dinars. La seconde, au début de la phase retour, lorsqu'un sponsor proposa d'engager une enveloppe financière de 300 millions de dinars, à condition que Menadi et consorts partent. Bien qu'il ait à maintes reprises exprimé sa volonté de tout laisser tomber, Menadi refusa d'aller jusqu'au bout, même au plus fort de la crise financière. Au lendemain du dernier match joué par son équipe à Bel Abbès, avec au bout une lourde défaite précédée de celle à domicile par le RC Kouba, avant-dernier au classement général, Aïssa Menadi exprima une nouvelle fois sa volonté de démissionner. Comme il n'en est pas à son premier engagement du genre, il serait difficile de le croire. Cependant, cette fois sa marge de manœuvre est pratiquement nulle tout autant que ses possibilités de disposer d'argent frais. Il n'a d'alternative que de céder sa place pour permettre à l'USM Annaba de repartir sur des bases financières solides durant la saison 2012/2013. Mais, faudrait-il encore trouver un repreneur de la société sportive USM Annaba endettée jusqu'au cou.