La salle Wahran du Méridien d'Oran était archicomble, jeudi dernier, à l'occasion de la tenue d'un défilé de mode de haute facture. Initié par l'Institut français, cet événement, qui se voulait grandiose, a clos les Journées de la mode, qui se sont tenues du 30 avril au 3 mai à Oran, et qui avait pour but de redorer le blason d'El Bahia, ville dans laquelle la haute couture est jugée encore à la traîne. «Comme pour toutes formes de l'art, la mode est universelle, et chaque ville, chaque pays, lui confère sa propre identité culturelle, sa propre originalité, en fonction de ses traditions et de son histoire» a déclaré, dans un discours d'ouverture, le consul général de France à Oran, Jean-Louis Soriano. On connaîtra ainsi le souhait émis par l'Institut français de faire revivre ce patrimoine vivant avec le célèbre couturier Yves Saint-Laurent, considéré comme le père du smoking féminin, et dont la ville natale n'est autre qu'El Bahia. «Des contacts prometteurs avec la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint-Laurent feront renaître le génie créateur de cet enfant d'Oran pour les prochaines journées de la mode», dira en conclusion le consul. Tour à tour, trois grands stylistes de renom ont fait défiler sur le podium des mannequins, et ont fait découvrir les dernières créations qu'ils ont confectionnées. La styliste Rym Wided Menaifi a ouvert le bal, venue d'Alger, cette artiste dira que «l'amour de la couture coule dans mes veines, je suis née avec une étoile de velours entre les mains». Cette passionnée de couleurs et d'accessoires a un style qu'elle maîtrise avec dextérité, qui consiste à créer dans ses costumes un mix harmonieux entre Orient et Occident. En octobre 2007, elle avait lancé sa première création haute couture, intitulée «Odalisque». Puis, viendra le tour d'Elodie Viens qui dévoilera ses nouvelles créations. Cette Marseillaise, âgée de 24 ans, a subjugué la salle par ses tenues, que beaucoup ont trouvé très originales. Passionnée de haute couture, cette styliste, au talent prometteur, a appris les bases de son métier au lycée d'enseignement professionnel Perdiguier. Spécialisée dans la couture sur mesure, elle a créé la maison «Nacritic», qui a pour but «de rendre aux femmes l'élégance qui leur est due». Présentée au concours «Espoir de mode», elle a été retenue parmi les six lauréats. Enfin, c'est le styliste Aziz Zerrari qui clôtura l'événement. Connu pour être le «fleuron de l'artisanat bônois et algérien», Zerrari excelle dans l'art de la fetla, pour laquelle il voue une passion dévorante. Le public a beaucoup apprécié ses créations, teintées d'originalité, mais qui recèlent néanmoins d'histoire et de tradition. La fetla, riche par sa «poussière d'étoiles», envoûte et fascine par son mystère. Elle est le symbole de la fête, le témoin de la noce. Elle se dresse, comme on nous l'a expliqué, «comme un rayon de soleil dans la culture ancestrale algérienne». Pour les amateurs, les prochains rendez-vous des Journées de la mode sont attendues à Tlemcen, Alger, Constantine et Annaba.