L'association Wafa pour les parents d'enfants en difficultés mentales et Solimed, -une association de médecins algériens installés en France-, ont initié du 5 au 7 mai en cours, une rencontre d'échanges scientifiques sur la prise en charge de l'autisme avec une équipe spécialisée dans le diagnostic, le soin pluridisciplinaire, l'information et le travail de réseau autour de la pathologie autistique, du Centre hospitalier Le vinatier, de Lyon. La journée d'hier s'est déroulée à l'auditorium Dr Bendali-Amor de la faculté de médecine du Chalet des Pins, alors que les deux autres auront lieu à la salle des fêtes, Panorama Plus. Des communications édifiantes, -suivies de débats avec le public-, ont été livrées sur le sujet, dont: «Connaissances sur l'autisme» par le pédopsychiatre Louis Forgeard, «Particularités de la communication dans l'autisme», par l'orthophoniste Laurence Ancona, «Particularités cognitives dans l'autisme», par Miguel Martinez, «Particularités sensorielles dans l'autisme», par Hélène Scour et «Outils de diagnostic de dépistage», par l'ensemble de l'équipe. Une grande importance est manifestement accordée à cet évènement, eu égard à l'assistance nombreuse, essentiellement composée de parents d'enfants autistes et de praticiens de la santé, dont des psychologues. Les spécialistes définissent la maladie comme étant «une pathologie neurodéveloppementale, affectant la personne dès la petite enfance». Selon Louis Forgeard, que nous avons questionné durant la pause, plusieurs hypothèses existent pour les causes de l'autisme: «Elles sont probablement multifactorielles; parmi elles, la composante génétique qui implique de nombreux gènes. Le trouble autistique affecte le développement des interactions sociales (tendance à l'isolement), et le développement de la communication (retard, absence ou difficultés dans l'utilisation du langage). Les intérêts de l'enfant sont restreints. Il y a de ce fait différents degrés de la pathologie, ce qui conduit à parler de spectre autistique.» L'objectif de ces journées, lesquelles incluent une formation via des ateliers (aujourd'hui et demain), est de démontrer les caractéristiques de la pathologie pour pouvoir dépister les troubles le plus tôt possible, ce qui permettra une prise en charge précoce, et confirmer l'importance de développer des structures d'accueil spécialisées pour les enfants et des programmes de formation pour les soignants. Les parents, dont le rôle est primordial auprès du sujet autiste, bénéficieront d'une aide «éducative, pédagogique, soignante et de soutien». Pour rappel, des statistiques établies en 2004 par le ministère de la Solidarité font état de 37 000 enfants autistes en Algérie, parmi lesquels 1000 dans la wilaya de Constantine. La première action effective en direction des enfants autistes dans la wilaya a été entreprise en 2004 par Mme Badia Mezeli-Boufama. Elle-même mère d'un petit garçon autiste, elle a fondé l'association Wafa dans l'espoir de soulager un tant soit peu des parents dans le désarroi total, face à une maladie insondable pour la plupart d'entre eux.