Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) a entamé hier une grève de trois jours pour des revendications socioprofessionnelles. «Une réussite», selon le docteur Lyès Merabet, président de ce syndicat, qui annonce un taux de suivi de 72% à l'échelle nationale. «Notre appel a eu un écho favorable aux quatre coins du pays, où la grève a été massivement suivie», se félicite-t-il. Les taux de suivi sont estimés à 74% à Alger, 80% à Bouira, 48% à Boumerdès, 92% à Blida, 85% à Béjaïa. Dans les wilayas de l'Est, les taux varient entre 62% à Annaba et Constantine et 67% à Skikda. Dans le Sud, le suivi a été de 92% à Tamanrasset, 52% à Ghardaïa et 60% à Ouargla. Dans les wilayas de l'Ouest, le SNPSP indique 68% de suivi à Relizane, 50% à Tlemcen, 32% à Aïn Témouchent et 44% à Oran. C'est au niveau des centres de santé de proximité que les conséquences de ce débrayage sont le plus ressenties. Même si un service minimum aux urgences des centres hospitalo-universitaires a été assuré, les blouses blanches ont adhéré à l'appel du SNPSP en enfilant le brassard de gréviste pour faire valoir les revendications que les différentes étapes de négociations avec le ministère de la Santé n'ont pu régler. Il s'agit de l'amendement du statut particulier des praticiens généralistes, notamment dans les aspects liés à la promotion. «Le syndicat revendique l'application de l'article 19 du décret portant statut particulier, accordant le droit à l'accès sous la condition de l'ancienneté au grade de principal», rappelle le SNPSP dans le communiqué diffusé à la veille du débrayage. Les médecins exerçant dans le secteur de la santé publique relèvent également, comme autre anomalie dans le texte régissant actuellement la corporation, les modalités d'accès au grade de praticien en chef. Ils revendiquent l'application de l'accord négocié entre le syndicat et la tutelle pour remédier à cette lacune. Le SNPSP exige aussi la revalorisation de la prime de garde et de l'indemnité de contagion. L'accès au logement de fonction pour les praticiens exerçant dans les zones enclavées est une autre préoccupation à laquelle il faudra trouver une solution. Le Syndicat dresse aussi un bilan noir des «atteintes» à l'activité syndicale. «Le ministre de la Santé est allé jusqu'à interdire aux responsables syndicaux l'accès au ministère. C'est du jamais vu, c'est une atteinte aux libertés syndicales», soutient le docteur Merabet, qui rappelle aussi la dernière déclaration de M. Ould Abbès, qui a clairement indiqué que le dialogue est rompu entre le ministère et les membres de l'intersyndicale qui ne sont plus, aux yeux du ministre, des partenaires sociaux. A rappeler que le SNPSP adhère à la plateforme de revendications commune brandie dans le cadre de l'intersyndicale de santé publique qui regroupe, en plus du SNPSP, le syndicat des spécialistes qui est à sa troisième semaine de grève, des psychologues et des professeurs du paramédical.