Les résidants de la rue Ben M'hidi à Alger-Centre souffrent de la pollution sonore. La société engagée par l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) ne semble pas décidée à prendre les précautions nécessaires. Les riverains de la rue Larbi Ben M'hidi (Alger-Centre) souffrent des bruits assourdissants émanant du chantier du métro d'Alger. «Les travaux de l'extension de la ligne 1 du métro (Grande Poste-Place des Martyrs), lancé il de cela près de deux ans, troublent la tranquillité des habitants. Ces travaux se poursuivent sans répit, jour et nuit. Nous sommes réduits à vivre avec des stop-bruit», se désole Hamid Zenati, représentant du comité de quartier d'Alger-Centre où a été implanté le chantier. Des engins (camions, bétonnières, grues) activent à cet endroit de la rue. Un bruit métallique assourdissant sort du puits d'attaque du métro qui occupe les extrémités des rues Larbi Ben M'hidi et Ali Boumendjel. Les conséquences des travaux sont importants : de nombreux commerçants ont fermé boutique, la poussière et surtout le bruit sont le lot quotidien des habitants des immeubles du quartier d'Alger-Centre. «Les nuisances sonores causent une gêne énorme. La bétonnière provoque un bruit infernal qui ne s'arrête pas. Nous n'arrivons plus à fermer l'œil la nuit, même en fermant les volets. Les occupants des deux hôtels du coin ont déserté leurs chambres. Le bruit a généré plusieurs maladies comme les insomnies, le stress, les tensions et le diabète. Nos médecins ont confirmé toutes ces pathologies», relève M. Zenati, habitant de l'immeuble n°9 de l'ex-rue d'Isly, qui est devenu «abonné» chez les médecins. Maladies dans le voisinage Père d'une fille atteinte d'une maladie neurologique, ce septuagénaire parle avec des mains tremblotantes. «Nous n'avons rien contre ce projet d'utilité publique. Nous ne pouvons pas bloquer les travaux malgré les sit-in organisés à l'entrée du chantier. Mais le bon sens aurait voulu que l'entreprise du métro et la société portugaise, chargée des travaux d'extension du métro prêtent un peu d'attention aux plaintes du voisinage», estime le représentant des riverains. Pour les protestataires qui ont sollicité «vainement» les services de l'APC et même du commissariat Debih Cherif, la réglementation est du côté des habitants. «Le décret exécutif n°93-184 réglementant l'émission des bruits n'est jamais appliqué», constatent-ils. «Les niveaux sonores maximums admis dans les zones d'habitation sont de 70 décibels en période diurne (6h à 22h) et de 45 décibels en période nocturne (22h à 6h). Ces niveaux sont dépassés sur ce chantier», relèvent les riverains dans un courrier adressé au ministre des Transports et à la présidence de la République, dont El Watan détient une copie. Les protestataires regrettent que le maître d'œuvre portugais, informé de ses obligations réglementaires, n'ait pas pris les précautions. «Les dispositifs d'insonorisation prévus dans le décret de 1993 ne sont pas appliqués malgré les promesses. Les ingénieurs nous ont promis de baisser les bruits et d'arrêter les travaux après minuit. On a passé un accord le 10 octobre 2011 avec les ingénieurs de la société portugaise pour qu'ils commencent les travaux à 7h et qu'ils les arrêtent à minuit. Ce n'était que des paroles en l'air», s'indigent les protestataires. Il ne nous a pas été possible d'avoir la version du ministère des Transports et des collectivités locales.