L'ébullition que connaît le Comité olympique algérien n'est pas près de s'atténuer. Le CIO qui a été sûrement informé du mouvement de protestation qui secoue l'instance olympique algérienne a réagi en adressant une correspondance, lundi, au président et aux membres de l'exécutif du COA. Il est clairement recommandé aux deux parties en conflit : «D'adopter des attitudes de sérénité et de placer la participation des athlètes aux JO, comme extrême priorité.» Sur ce point, les 10 membres ont, lors de leur conférence de presse tenue le 14 mai, affirmé et soutenu que la participation des athlètes n'est aucunement affectée et que le chef de mission continue convenablement à œuvrer dans ce sens. Mais c'est plutôt la suite de la rédaction de la correspondance qui donne à réfléchir. En effet, il est dit : «Il est demandé aux belligérants de respecter scrupuleusement les statuts du CIO et du COA ainsi que la charte olympique dans leur stricte application et aussi de l'autonomie des fédérations et du COA.» C'est dire que le CIO reprend son bâton de pèlerin pour traquer tout mouvement ou action contre l'esprit olympique. C'est sans aucun doute la déclaration de Rachid Hanifi, président du COA, à la presse fustigeant le MJS en l'accusant dans ces mêmes colonnes : «Moi, je suis persuadé que tout cela est orchestré à partir des structures du ministère de la Jeunesse et des Sports… Ces gens-là ne veulent pas de l'autonomie du COA. Pour eux, le COA doit rester un appendice du MJS.» Les temps ont changé et les idées aussi. Souvenons-nous, le 22 novembre 2010, le président du COA répondait à un confrère sur l'autonomie du sport par cette réflexion : «L'instance olympique nationale et les pouvoirs publics œuvrent dans le même sens, notamment en ce qui concerne la très sensible et délicate question de l'autonomie au sujet de laquelle les opinions du COA et du ministère de la Jeunesse et des Sports convergent sur le fait que les rapports entre le mouvement sportif national et les pouvoirs publics doivent revêtir un caractère de partenariat dans l'harmonie. C'est dire que ces rapports doivent, au départ, être fondés sur le principe de ‘qui finance, contrôle'.» Enfin, la réalité veut que le COA est actuellement divisé, un président d'un côté et la majorité des membres de l'exécutif de l'autre. Selon, ces derniers, le COA se dirige tout droit vers une AG extraordinaire, puisque plus des deux tiers de sa composante ont signé pour sa tenue dans les plus brefs délais. C'est statutairement légal.