Le président du CIO demande à ce que le décret 05-405, relatif aux Fédérations sportives, soit révisé avant le 31 décembre de cette année.L'affaire du Comité olympique algérien vient de passer à un autre cap puisque le Comité international olympique vient d'entrer dans le jeu avec une correspondance du président de cette institution, le Comte Jacques Rogge, adressée au ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Hachemi Djiar. Dans sa lettre, le patron de l'Olympisme international use de termes diplomatiques mais fait montre, quelques fois, de son inflexibilité quant au respect des statuts du Comité olympique algérien et de la Charte olympique. Après avoir fait référence à " l'importance que nous attachons à la notion d'autonomie du Mouvement olympique telle que nous l'entendons dans l'esprit de la Charte olympique ", il souligne que " le développement du sport passe par la collaboration avec les autorités gouvernementales qui jouent un rôle fondamental à cet égard. C'est la raison pour laquelle le Mouvement olympique souhaite et encourage une collaboration harmonieuse avec les organes gouvernementaux compétents afin de développer des relations de bonne intelligence et des actions complémentaires en faveur du sport et des athlètes." Le Comte Jacques Rogge n'a jamais mis en doute l'aide d'un Etat en faveur de son institution olympique nationale. Il lui reconnaît, pour cela, le droit d'un contrôle strict et rigoureux sur la manière dont cet argent est utilisé. Il apporte, toutefois, un bémol en indiquant que " cette collaboration doit se faire dans les respect de leurs compétences, de leurs prérogatives et de leurs attributions respectives. C'est, précisément, cet équilibre qui, s'il est respecté, doit permettre de favoriser au mieux, de manière concertée et complémentaire, le développement du sport et de l'Olympisme dans chaque pays. " Respecter les textes en vigueur Abordant le volet du COA, le président du CIO fait savoir qu'il souhaite " faire part de nos requêtes qui ont pour objectif de garantir l'autonomie du Mouvement olympique en Algérie. " Le Comte Jacques Rogge indique, alors, que le décret exécutif n° 05-405 relatif aux Fédérations sportives " dont toutes les parties concernées ont reconnu qu'il posait un certain nombre de problèmes, devra être abrogé ou révisé de sorte que ce principe d'autonomie soit en tout point respecté avant le 31 décembre 2009, au plus tard. Si cela est nécessaire, nous nous tenons à votre entière disposition pour vous y aider, en coordination étroite avec l'association des Fédérations internationales des sports olympiques d'été (Asoif) et les Fédérations sportives internationales concernées. " Voila qui est nouveau, le CIO s'étant, toujours, gardé de fixer une date butoir pour la révision ou l'abrogation dudit décret. Il semblerait que la crise qui sévit au COA ait précipité les choses mais aussi la visite effectuée en Algérie par le Général Lassana Palenfo, membre du CIO et président de l'Acnoa (Association des Comités nationaux olympiques africains) le 18 mars dernier. Ce dernier avait été reçu par le Ministre de la Jeunesse et des Sports et avait longuement évoqué le décret 05-405. En outre le Comte Jacques Rogge rappelle, dans sa lettre adressée à M. Djiar " que les autorités algériennes s'étaient engagées à réviser ce décret lors de ma dernière visite en Algérie. " Le ministère de la Jeunesse et des Sports a, donc, 8 mois pour procéder à l'amendement, voire l'abrogation, du décret relatif aux Fédérations sportives. Le président du CIO note, dans sa missive " que, d'une manière générale, l'ensemble des dispositions relatives au fonctionnement interne d'une Fédération sportive, à son organisation, à la composition de ses organes, aux conditions et modalités d'élections, etc…, relèvent normalement de la compétence propre de ces structures et devraient être fixées non pas par décret mais dans les statuts de chacune des Fédérations nationales par décision souveraine de leurs assemblées générales et dans le respect des règlements de chacune des Fédérations sportives internationales concernées. " Les mandats doivent être validés Le président du CIO fait, ensuite, savoir que " nous allons instruire le COA de sorte que ses prochaines élections se tiennent conformément aux statuts du COA (approuvés par le CIO) et à la Charte olympique -textes que le COA a, scrupuleusement, respectés jusqu'à présent- et qu'aucune ingérence externe ne perturbe ce processus qui relève de la compétence exclusive du COA. Nous avons déjà demandé au COA de veiller à ce que l'assemblée générale élective du COA soit bien composée des représentants légitimes des Fédérations nationales qui seront- à la date de l'assemblée générale élective du COA- dûment reconnus par les Fédérations internationales respectives auxquelles elles sont affiliées. " On rappellera qu'une seule Fédération sportive est en litige avec sa Fédération internationale, celle du judo. Les deux autres qui étaient dans ce cas, ont vu leur cas réglé par leurs Fédérations internationales respectives. Celle de l'escrime a fait savoir qu'elle ne reconnaissait que Mme Fériel Salhi comme présidente de la Fédération algérienne alors que l'Union cycliste internationale a fait de même en faveur de M. Nasreddine Naidji à la tête de la Fédération algérienne de cyclisme. De toutes les manières, aucun des présidents nouvellement élus à la tête des Fédérations sportives n'est officiellement membre de l'Assemblée générale du Comité olympique algérien. Ils ne le deviendront qu'une fois leur mandat validé par le secrétaire général du COA, assisté de deux membres du Comité exécutif, conformément aux dispositions de l'article 24 des statuts et de l'article 6 du règlement intérieur de l'institution olympique. En guise de conclusion de sa lettre adressée au ministre de la Jeunesse et des Sports, le Comte Jacques Rogge fait part de son " souhait que toutes les dispositions et les mesures nécessaires seront prises afin de garantir le strict respect de l'autonomie du Mouvement olympique et sportif algérien tel qu'évoqué précédemment. Nous espérons, également, que ces clarifications permettront de favoriser une compréhension mutuelle et de développer des relations harmonieuses, complémentaires et durables pour le bien du sport en Algérie."