Après la 8e Coupe d'Algérie arrachée le 1er mai, les hommes de Geiger qui ont effectué un véritable marathon durant le mois d'avril, caractérisé par un infernal calendrier qui a failli leur faire mal, récidivent deux semaines après. En dépit de l'inexpérience d'un collectif remodelé à 80%, des récurrentes querelles entre les deux principaux dirigeants, l'élimination de la Coupe de la CAF qui a laissé des séquelles, l'Entente version Geiger a su rebondir et coiffer sur le poteau l'USM Alger. Parti pour occuper une place au milieu du tableau, le club phare de Aïn Fouara dépasse toutes les prévisions. Mieux encore, il se permet un historique doublé. Le deuxième dans l'histoire du club qui a connu pour la première fois, une telle consécration, en 1968 au temps du défunt Arribi Mokhtar, le père spirituel de l'Entente qui arrache son 5e titre de champion d'Algérie. Ce sacre qui n'a pas été facile à se dessiner a fait énormément plaisir aux puristes et à des milliers de Sétifiens qui ont chanté et dansé des heures durant. Après le coup de sifflet final de Zerrouki, tout Sétif est descendu dans les rues, rien que pour exprimer son bonheur, sa joie et de la gratitude aux jeunots de Geiger qui ont épaté par le beau jeu. Après un laborieux début de saison, les Ententistes embauchent le Suisse qui arrive à provoquer le déclic attendu. La victoire de l'ESS face à l'ASO pour le compte de la 5e journée de la phase aller, revigore les camarades de Djabou, bien encadrés par ces vieux briscards de Benchadi, Diss et Belkaid qui explique la recette : « Quand tu joues avec des jeunes qui vont au charbon, tu ne peux que gagner. La vedette de l'Entente version Geiger est le groupe qui tire vers une seule et même direction. J'ai joué à l'USMA, le MCA et la JSK où j'ai gagné des titres, mais ce doublé est unique, il restera gravé dans ma mémoire car il a été obtenu par un groupe qui a été mal jugé avant même le début d'exercice. La saveur de ce sacre est exceptionnelle, d'autant plus qu'il a été arraché avec peu de moyens et un cœur gros comme ça. Ce qui est arrivé cette année à l'Entente est fabuleux», dira l'enfant de Bordj Menaeil qui n'a pas envie de couper le cordon avec l'ESS qui n'a pas été ébranlée par le départ massif de plus 14 joueurs qui ont choisi divers horizons. La complicité et le soutien du public qui n'a pas voulu condamner son équipe battue à domicile par la JSMB (3e journée) et accrochée par le MCEE (7e journée) sont pour beaucoup dans cette consécration : « Sans exagération aucune, nos supporters qui n'ont pas lâché leur équipe, notamment durant la mauvaise passe du mois d'avril, sont les autres artisans de ce doublé. Quand tu as un public qui te transcende, tu ne peux que gagner. Je n'oublierai jamais la réaction de ce formidable public face à l'USMA et au CSC. Je suis comblé», souligne Alain Geiger qui fait un clin d'œil à ses troupes. «Chapeau bas aux garçons qui ont adhéré à ma démarche. C'est grâce au sérieux et à la persévérance des joueurs qui ont fait preuve d'un grand professionnalisme que nous avons pu décrocher ce doublé faisant le bonheur d'une ville qui a le foot dans les veines», clame le coach du onze qui a réalisé une saison presque parfaite. Si on fait parler les chiffres, l'Aigle noir a gagné 16 matches, dont 6 à l'extérieur, et a inscrit 53 buts.