Un nouvel émissaire du parti FLN a été envoyé à Oran pour tenter de dénouer la crise qui secoue cette formation à l'échelle locale. M. Madani Houd, également vice président du Sénat, en compagnie de Khadra Brahma Djelloul (P/APW) et Si Youcef Mahmoud (membre du bureau national), s'est entretenu mercredi avec le colonel Abid, l'une des parties du conflit qui a combattu pour faire échec à la commission de wilaya chargée de superviser la restructuration des kasmas et installée par M. Bouhara. La venue de ce nouvel émissaire est différemment interprétée par les protagonistes. Pour M. Abid, qui occupe les bureaux de la mouhafada, ceci démontre l'échec de la première mission telle que préconisée par M. Bouhara, personnalité contestée dès le départ par les éléments irréductibles de l'ancien clan des redresseurs. « On efface tout et on recommence », dira le colonel en retraite qui a effectué plusieurs déplacements à Alger pour faire entendre sa voix. Il a même été jusqu'à douter du pouvoir de M. Belkhadem en tant que premier responsable du parti. Le temps semble lui avoir donné raison même si ses contradicteurs affirment le contraire. Ces derniers se sont également rassemblés durant la même journée à la kasma 2, structure devenue le QG de la première commission. A la tête de celle-ci, M. Fréha de l'ONM dira : « nous somme prêts à travailler avec n'importe quel émissaire désigné par la direction nationale ». Pour M. Yadjouri, ayant eu à occuper succinctement et de manière provisoire le poste de mouhafed après la démission de M. Brahma Djelloul à la veille des élections présidentielles, « le problème ne se pose pas car le travail de M. Bouhara n'est qu'une première étape ». Les membres de l'ancienne commission considèrent que seul Abid pose problème mais n'arrivent pas à expliquer pourquoi M. Houd est allé d'abord s'entretenir avec lui. Autre fait marquant, vers la fin de la journée du mercredi, le colonel en retraite a fait appel aux services d'un huissier de justice pour établir un constat des lieux de la salle de conférence de la mouhafada. Non utilisée depuis longtemps, celle-ci se trouve dans un état lamentable. Mais cet intérêt pour cette salle qui a abrité tous les coups de gueules des militants semble signer le retour des débats.