Le FLN compte sur l'installation d'une commission de wilaya (le cas n'est pas propre à Oran) décidée à l'échelle centrale pour régler le conflit interne qui mine cette formation, notamment à la base. Ses membres devant être désignés très prochainement, cette commission aura pour première tâche l'installation des bureaux de kasmas, une étape nécessaire pour l'élection en fin de parcours du mouhafedh ainsi que des membres du bureau. L'option avancée par certains et consistant à récupérer le siège de la mouhafadha, occupé en ce moment par M. Abid et son équipe, semble définitivement écartée. De nouvelles cartes de militants seront confectionnées pour éviter tout amalgame, assure Brahma Djelloul, ancien mouhafedh démissionnaire. « Quand j'ai quitté le bureau, j'avais préparé tous les documents nécessaires à la passation des consignes. Je les ai toujours et j'attends que les choses se fassent de manière réglementaire pour procéder à cette opération », atteste celui que beaucoup de militants souhaitent qu'il se succède à lui-même. Sans figurer sur la liste des membres du Conseil national, celui-ci a participé à toutes les initiatives prises localement pour tenter de fédérer les différentes ailes en conflit et arriver à un consensus. A propos de cartes, l'équipe du colonel Abid qui n'exclut pas, lui non plus, toute initiative de rapprochement, avait imprimé un bon nombre qu'elle a distribué aux militants acquis à cette aile des redresseurs qui refusent, pour l'avoir exprimé, tout rapprochement avec les anciens partisans de Benflis. Une action commune est envisagée La situation est en réalité beaucoup plus complexe car nombre de cadres qui ont émergé aux côtés du colonel Abid, ont fini par rejoindre le camp adverse. Celui-ci avait, lui aussi, multiplié les rencontres dans les kasmas, y compris celles situées dans les zones rurales. Ainsi, tout ce qui a été entrepris depuis la tenue du 8e congrès va être refait. Forte d'une caution de la direction nationale, cette commission ne devra pas trouver de difficultés à s'imposer et imposer les nouvelles règles définies lors la dernière réunion du Conseil national du parti. Il reste à trouver les éléments qui la composeront. « Ce sera essentiellement des membres du Conseil national mais aussi des cadres du parti, et Oran n'en manque pas », prédit M. Brahma. En février dernier, une initiative locale a tenté de réunir les 13 membres du Conseil national pour envisager d'entamer une action commune. La réunion a eu lieu publiquement à la kasma 5 de Saint Eugène, sous la présidence de M. Mahmoud Si Youcef ainsi que M. Boukhatem, tous deux membres du Conseil exécutif. En présence de nombre d'autres membres dont M. Raïs, ancien patron local de l'UGTA, cette initiative n'a pas abouti pour autant car l'un des principaux antagonistes, M. Abid, n'y a pas pris part et a refusé de rejoindre le groupe. N'ayant été doté d'aucun statut réglementaire, ce comité a échoué, et le souhait qui consistait à faire des membres du Conseil exécutif (Mme Fatima Seghier étant le troisième élément) des porte-parole officiels à Oran a eu du mal à se réaliser. Incontournable, M. Brahma a été convié à cette rencontre. Tout récemment, plusieurs autres tentatives (via des rassemblements organisés à Es Sénia, Oued Tlélat, Aïn El Turck ou ailleurs), visant à installer des commissions provisoires, ont été sanctionnées par des échecs. Invité à rallier ce type de démarches, Abid a opposé son refus tout en invitant, lui aussi, ses adversaires à rejoindre son camp dont le QG est installé provisoirement à la mouhafadha.
