Toutes les activités ont été orientées vers l'information et vers la culture. De fait, ce Maghreb des livres, dont c'est la 11e édition et qui s'est déroulé les samedi 5 et dimanche 6 février 2005 pour la quatrième fois consécutive dans les somptueux salons de l'Hôtel de Ville de Paris, à l'invitation de Bertrand Delanoë, maire de la capitale, est, de nouveau, apparu nettement à tous les publics passionnés, spécialisés ou non, comme «la plus grande librairie de France» avec ses 4500 livres. Son organisation, soutenue par les ministères concernés du gouvernement français (affaires étrangères, culture, cohésion sociale), a bénéficié du concours du conseil des ambassadeurs des Etats arabes en France et a joui d'un partenariat de qualité et efficace : Le Monde, Géo, le groupe Jeune Afrique, Arabies, France Culture, Beur FM, l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) à Alger, l'Institut du monde arabe... Le Maghreb des livres, organisé annuellement par l'association culturelle franco-maghrébine Coup de soleil, créée en 1985, «vise à mettre en valeur les livres écrits dans les douze derniers mois sur le Maghreb et sur les populations qui y ont leurs racines». Plus de deux cents auteurs (confirmés et jeunes) ont été présents à cette manifestation et ont rencontré leurs lecteurs et dédicacé leurs ouvrages (romans, essais, beaux livres, bandes dessinées, autres genres). De nombreuses productions de maisons d'éditions maghrébines (Cérès, Alif, Alyssa, Clairefontaine, Office des Publications Universitaires d'Alger, En Nakkla, Bouchène,...) ont occupé les présentoirs de la vaste Salle des Fêtes dont le décor est un ravissement de mélange fastueux de néo-Renaissance et de peintures aux styles variés de l'art ancien et de l'art moderne. C'est un moment de grandes et multiples rencontres culturelles dans une ambiance conviviale (renforcée par le traditionnel «Café maghrébin», installé dans le magnifique salon des Arcades) entre des et des hommes de bonne volonté, la foule incessante des visiteurs parisiens ou étrangers, des auteurs et des artistes, dont la conscience et le coeur oeuvrent sans relâche au maintien des relations et échanges entre les populations des deux rives de la Méditerranée. L'opinion générale est que la Méditerranée doit garder intacts et les développer les rêves de tous ceux qui veulent faire de cet espace de vie humaine, un fonds de civilisations où des artistes et des intellectuels portent des noms rappelant leurs origines chères et inoubliées et préservent librement en les enrichissant les valeurs humanistes de leurs racines. Cette année, après le Maroc et l'Algérie, la manifestation a mis la Tunisie à l'honneur offrant de ce pays une belle vitrine de la production artistique et culturelle et plaçant, tout en exergue, un large échantillon de la modernisation de son action politique en faveur du livre. Des tables-rondes ont apporté des éclairages sur la littérature, l'histoire, l'actualité et «l'intégration des jeunes d'origines étrangères: discriminations et réussites». Des rencontres ont animé des thèmes importants: hommage au grand voyageur et géographe Ibn Battouta, né à Tanger; «Voix de de Tunisie»; «L'état du cinéma en Tunisie»; des projections de films vidéo. Des expositions de peintures ont permis de découvrir ou de redécouvrir des artistes maghrébins comme l'Algérien Mohamed Aksouh que l'on considère, à juste raison, comme le peintre des lumières changeantes où se cristallise toute la tendresse de son Algérie, - j'y reviendrai dans un autre article à lui consacré.