Au lendemain de la nomination officielle du gouvernement Jean-Marc Ayrault, mercredi et une succession de passassions de pouvoir, les 34 ministres se sont réunis hier à 15h à l'Elysée pour le premier Conseil des ministres de l'ère Hollande. Il s'agit du premier mandat de la plupart de ce premier gouvernement parfaitement paritaire, puisqu'il compte 17 femmes et 17 hommes dont sept membres issus des «minorités visibles». Parmi les premières mesures discutées hier, la baisse de 30% du salaire du Président et des membres du gouvernement, dans le sillage des mesures symboliques destinées à marquer concrètement une rupture avec son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Sur le registre international, le nouveau chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a affirmé, hier, en prenant ses fonctions que la France voulait une relation «d'égal à égal» avec l'Afrique, en concrétisation de l'engagement du président François Hollande de rompre définitivement avec la «Françafrique», vocable qui désigne des réseaux d'influence complexes mêlant politique, affaires et affairisme de l'ancienne puissance coloniale avec plusieurs pays africains. «Avec l'Afrique nous devons avoir un partenariat d'égal à égal», a-t-il souligné devant un parterre de journalistes. «Nous allons traiter avec nos amis africains d'une façon transparente en ayant le souci d'un partenariat dans le développement», a-t-il précisé. Côté européen, Laurent Fabius et Pierre Moscovici, le ministre des Finances, ont défini leurs priorités. «La crise grecque qui est là, la zone euro qu'il faut conforter, la construction européenne qu'il faut réorienter», a ainsi énuméré le ministre des Finances. Pour rappel, Le président Hollande s'oppose à l'Allemagne sur les moyens de relancer la croissance en Europe. Il veut renégocier le traité de discipline budgétaire européen, mis au point pour juguler la crise de l'euro, pour y adjoindre des mesures de relance de l'activité économique. L'Allemagne s'y oppose. D'ailleurs, les divergences des deux chefs d'Etat par rapport au pacte budgétaire ont été au cœur du débat lors de la visite de François Hollande en Allemagne, à l'aube de son investiture. A noter que ce premier gouvernement Ayrault pourrait être remanié au lendemain des législatives, sauf défaite de la gauche aux législatives, qui entraînerait une cohabitation des deux factions politiques, dès le début du mandat du nouveau Président.