Le sursis accordé à Abdelaziz Belkhadem, actuel secrétaire général du FLN, tire à sa fin. Au lendemain de la victoire contestée de l'ex-parti unique aux législatives du 10 mai dernier, les contestataires FLNistes reviennent, cette semaine, à la charge. Après les déclarations incendiaires à l'encontre de Abdelaziz Belkhadem, actuel secrétaire général, émises par Boudjemaa Haïchour, ex-ministre des Télécommunications, un des chefs de file des frondeurs du comité central du FLN, c'est au tour des redresseurs de faire leur entrée. Ils sont plus que jamais déterminés à poursuivre leur combat pour la destitution de Belkhadem et maintiennent donc la date du 19 mai pour une réunion extraordinaire du comité central. Une rencontre décisive dans le processus de destitution de Belkhadem de la tête du parti. Ainsi, passés les clivages et les dissensions, c'est en rang unifié que frondeurs et redresseurs passent à l'action. «Nous partageons le même point de vue que les frondeurs du comité central», nous déclare Mohammed Seghir Kara, ex-ministre du Tourisme et porte-parole des redresseurs. Pour Haïchour, «le noyau dynamique des contestataires qui préparent la réunion du 19 mai a finalisé la résolution réquisitoire qui liste l'ensemble des transgressions, atteintes aux statuts et règlement intérieur du parti et déviance de tout genre». Des réunions intenses ont eu lieu et se poursuivront jusqu'au 19 mai, regroupant les redresseurs et les frondeurs, dans la mouhafadha de Hussein Dey à Alger. Une invitation officielle a été envoyée à Abdelaziz Belkhadem en tant que «secrétaire général» du parti, même si ses détracteurs, lors d'une réunion, le 9 avril dernier, du comité central, ont déclaré le retrait de confiance à Belkhadem. Afin de préparer la réunion extraordinaire du comité central, les contestataires ont donc décidé de solliciter le secrétaire général pour l'octroi d'un budget, ce dernier aurait refusé de répondre à cette demande. «Jusqu'à présent Belkhadem n'a pas répondu à notre requête, et à la veille de la réunion, nous cotisons avec les moyens dont nous disposons pour régler les factures des hôtels nécessaires à l'hébergement ainsi que les autres frais», confie Mohamed Seghir Kara. Ce silence du secrétaire général pourrait donc être interprété comme un refus catégorique de répondre aux revendications des contestataires. Abdelaziz Belkhadem aurait intimé l'ordre aux gardiens et aux employés du siège du FLN à Hydra «de fermer les portes et d'évacuer les lieux le 19 mai», révèle le porte-parole des redresseurs. Dans ce cas de figure, les contestataires observeront un sit-in devant le siège du parti et une motion de destitution sera donc lue devant les membres du comité central, signée par ses membres devant un huissier de justice. En cas de refus de Abdelaziz Belkhadem de répondre à l'invitation et en se référant aux statuts du parti, un processus judiciaire sera donc actionné, nous dit-on, pour le déchoir de son poste. En attendant, quelle sera la réaction du président d'honneur du FLN, Abdelaziz Bouteflika ?