Commentant, hier à Alger, les élections législatives du 10 mai 2012, Ali Fawzi Rebaine espère «une révolution similaire à celles tunisienne et égyptienne pour en finir avec la dictature». Intervenant à l'issue d'une session extraordinaire du conseil national de Ahd 54, Rebaïne opte désormais pour une solution radicale : «Le régime actuel ne veut pas le changement. Il mène le pays droit vers le chaos et favorise l'intervention étrangère. Maintenant, si le peuple veut un réel changement et s'il descend dans la rue, nous, le parti Ahd 54, nous le suivrons et l'accompagnerons jusqu'au bout pour mettre fin à la dictature de ce système.» Rebaïne s'interroge sur l'avenir du pays : «Où mènent-ils l'Algérie ? La population voulait un changement et eux, ils appliquent le contraire. Ni les autorités, ni les généraux, ni le chef de l'Etat ne le désirent.» Et d'ajouter : «Le régime veut mener le pays à l'explosion.» «l'armée instrumentalisée» Dans la foulée, il accuse l'armée de s'être enrôlée dans un jeu qui n'est pas le sien : «Ils ont utilisé l'institution militaire pour mieux frauder. L'armée est devenue un instrument entre les mains du FLN, alors que sa principale mission est de servir le peuple.» Pour Rebaïne, le premier responsable de la fraude lors du dernier scrutin n'est autre que «le président de la République». «Son discours à Sétif à l'occasion de la commémoration du 8 Mai 1945 a influencé le peu d'électeurs qui ont voté. Il a clairement dit qu'il était président de la République FLN et pas président des Algériens. Il a été le premier à enfreindre la Constitution», a-t-il analysé. Par ailleurs, Rebaïne pense que «la majorité des nouveaux partis sont des comités de soutien au président Abdelaziz Bouteflika». «Ils crient à la fraude parce qu'ils n'ont pas obtenu les quotas attendus. Ils sont mécontents pour quelques jours puis rentreront à la maison après des coups de téléphone», juge-t-il. Dans la foulée, il indique que «la mission d'observation de l'Union européenne n'a jamais cautionné le résultat des élections. Seuls les observateurs de l'Union africaine, de la Ligue arabe et de l'Organisation de la conférence islamique ont applaudi, parce qu'ils sont de mèche avec le pouvoir». Les élections municipales sont programmées en automne 2012. Plusieurs partis politiques comptent y participer et Fawzi Rebaïne annonce déjà l'entrée en lice de sa formation : «Nous participerons aux prochaines élections locales», a-t-il affirmé.