Au chapitre de la lutte contre l'accroissement du nombre des marchés informels dans la capitale, l'Apw d'Alger a alloué, selon Mohamed Zaïm, président de l'Assemblée de wilaya, 10 millions de dinars par marché pour les différentes communes. Les exécutifs de celles-ci, intéressés par ce dispositif, se doivent toutefois de dégager d'abord les assiettes appropriées. Ce qui, en l'état actuel des réserves foncières communales, n'est pas aisé à opérer. « Nous leur avons promis de les aider financièrement s'ils s'engageaient à acheter aux Domaines, par exemple, le terrain nécessaire et leur avons même proposé de régler nous-mêmes les frais d'étude du projet s'il s'avère qu'ils ne disposent pas de moyens financiers », affirme le P/APW. Les nombreux problèmes que pose actuellement le marché informel ne sont pas pour M. Zaïm un fait « nouveau ». « Ceux-ci existent parce qu'il y a une demande de la population. Nous avons recensé, à travers les 57 communes, 96 marchés de ce type, 36 marchés de proximité, à concurrence de 6 millions de dinars l'unité, ont été réalisés. » L'essentiel, estime-t-il, était de régler sur les fonds de la wilaya cette question et « de ne pas jeter les gens à la rue sans rien leur proposer ». 98 marchés informels ont été recensés par la direction du commerce. Ce nombre, promet M. Zaïm, sera « épongé » durant l'année en cours. Pour ce qui est de l'occupation illégale de la voie publique par les vendeurs à la sauvette, autre paire de manches, le P/APW la considère comme étant un problème « d'ordre public » et c'est donc à la puissance publique de réagir pour faire cesser cette activité illégale. La capitale (Alger) est aussi confrontée, selon l'élu APW, au problème d'approvisionnement à partir des marchés de gros, qu'il faudrait « restructurer ». Citant l'exemple du marché des Eucalyptus qu'il assimile à une « véritable pissotière ». Il aurait remarqué lors de sa visite d'inspection sur les lieux, l'état de « délabrement » et « l'anarchie » qui y régnent. « Aucun responsable digne de ce nom n'accepterait une telle situation (...) J'ai veillé à ce qu'on revoit son mode de financement, d'organisation et de fonctionnement pour qu'il soit réhabilité. » La « solution » passe, aux dires du président de l'Apw, par sa mise en concession au profit de l'association des mandataires dudit marché. Il suggère même une consultation restreinte au lieu d'un appel d'offres, pour que « le marché soit attribué... aux mandataires ! » Pourquoi spécialement les fameux mandataires ? « Je ne vais pas enrichir le riche », nous rétorque M. Zaïm pour justifier son refus de procéder par appel d'offres. Et d'ajouter que « l'entreprise en charge de son exploitation n'est pas en charge de répondre aux multiples besoins ». Autre site en vue, l'ancien marché D15 d'El Harrach, projet de réaménagement financé par l'Apw. Les lieux s'ouvriront aux grossistes des produits agroalimentaires. 250 commerçants sont installés en première phase. Une démarche qui viserait à couper l'herbe sous le pied des commerçants de ce segment activant dans l'illégalité, à l'image de ceux de Kouba et d'El Hamiz « dont une bonne partie d'entre eux exercent dans l'illégalité », précise notre locuteur. « J'ai discuté avec ces commerçants et ils sont prêts à se constituer en association et à travailler dans un cadre légal et non pas comme cela se fait à Gué de Constantine et à El Hamiz où lors de chaque contrôle, les commerçants baissaient rideau. Idem, pour les autres produits, où on devrait opérer une réorganisation. » Autre cible de l'Apw : les abattoirs. Ceux du boulevard des Fusillés devraient ainsi être délocalisés vers la commune de Baba Ali. Les études concernant l'implantation de ces derniers seraient « très avancées », à en croire le P/APW. Le choix de terrain s'est porté sur cette commune de la périphérie de la capitale, non sans raison. Poursuivant sur sa lancée, il déclarera qu'avec la propagation des maladies d'origine animale, Alger a plus que besoin « d'abattoirs qui répondent aux normes et nous sommes prêts à autoriser le privé à investir ce créneau avec des cahiers de charge rigoureux ». En matière de transport, M. Zaïm estime qu'il n'y a pas un véritable service public. « Le soir à partir de 18 h, le quidam qui doit se rendre chez lui doit dépenser une somme considérable. C'est inadmissible que de telle chose se produise dans une grande métropole comme Alger. C'est une honte pour nous. Le problème doit être pensé en termes de besoins présents et futurs », constate le président de l'assemblée. Il aura à employer des mots plus durs. « Alger est une ville complètement déstructurée (...) et a souffert de près de 20 ans de non gestion », dit-il en conclusion... à ceux qui ne le savent pas encore !