Des travailleurs étrangers, dont le directeur général du complexe ArcelorMittal Annaba, ont été poussés à abandonner leur poste de travail. Le DG de l'entreprise, qui attend toujours la réaction de la justice au lendemain de son dépôt de plainte, a saisi également le bureau de wilaya de l'UGTA.Non réélu lors des dernières législatives, Aïssa Menadi, qui traîne derrière lui plusieurs affaires en justice, semble vouloir jouer sa dernière carte.Quinze expatriés, dont le directeur général Joe Kazadi du complexe ArcelorMittal El Hadjar, ont quitté hier l'usine, apprend-on de la direction générale. Cette décision a été prise par le staff dirigeant suite aux menaces proférées à son encontre par Aïssa Menadi, l'ex-secrétaire général du syndicat de l'entreprise ArcelorMittal El Hadjar, qui s'est autoproclamé porte-parole des travailleurs. A l'issue d'un rassemblement auquel ont pris part plusieurs dizaines de travailleurs, Aïssa Menadi, l'ex-député dont l'immunité sera levée le 26 mai, a tenté de prendre attache avec le directeur général pour lui soumettre une plateforme de revendications portant essentiellement sur une augmentation salariale de 40%. Devant le refus de la direction générale de le recevoir, il a, mégaphone à la main, menacé les cadres dirigeants, dont les expatriés. La direction générale d'ArcelorMittal Annaba, qui attend toujours la réaction de la justice au lendemain de son dépôt de plainte au tribunal d'El Hadjar, a saisi également le bureau de wilaya de l'UGTA. Selon des sources proches de cette dernière, Sidi Saïd, le patron des syndicalistes, a été informé du conflit et on attend son intervention. De son côté, Smaïl Kouadria, l'actuel secrétaire général qui a préféré éviter la confrontation, se dit à la limite de sa patience. Dans un communiqué rendu public, le chef de file des syndicalistes de l'usine d'El Hadjar affirme que «la patience a ses limites et nous allons réagir très prochainement. Notre action est un rassemblement de tous les travailleurs du complexe pour manifester notre refus de cautionner un étranger pour l'usine et dont nous n'avons plus besoin». Entre-temps, les sidérurgistes n'arrivent pas à comprendre cette nouvelle situation. D'aucuns s'interrogent sur les réelles motivations de ce conflit et l'intrusion brusque d'un ex-syndicaliste qui n'a pas foulé le sol du complexe depuis 5 ans. «Période pendant laquelle il n'a jamais défendu les travailleurs d'ArcelorMittal d'El Hadjar à l'hémicycle de l'APN», soulignent-ils. En fin de mandat de députation, non réélu lors des dernières législatives, Aïssa Menadi, qui a également démissionné de la présidence du son club, l'USM Annaba, et traîne derrière lui plusieurs affaires en justice, semble vouloir jouer sa dernière carte.