Le procès en appel de l'affaire Biotic-Solupharm aura lieu aujourd'hui à la cour d'Alger. Une affaire dont les directeurs généraux respectifs des deux entreprises, Rachid Zaouani et Faouzi Benmachiche, détenus à la maison d'arrêt d'El Harrach, ont été condamnés en première instance par le pôle judiciaire spécialisé du tribunal de Sidi M'hamed (Alger) à 7 ans de prison ferme le 7 mars dernier pour «dilapidation de deniers publics et trafic d'influence» suite à la conclusion, en 2003, d'un contrat de façonnage entre les deux entreprises «sans respecter les conditions exigées par la loi dans de tels contrats». Les deux accusés crient à «l'injustice dans le traitement du dossier purement commercial». Après que M. Zaouani ait saisi le président de la République, c'est au tour de la mère de Benmachiche Faouzi (en grève de la fin depuis quatre semaines), veuve du moudjahid Benmachiche Ali, de faire appel au premier magistrat du pays sur la situation de son fils. Dans une lettre adressée à Abdelaziz Bouteflika, la veuve Benmachiche rappelle que Solupharm, entreprise privée dirigée par M. Benmachiche, a soumissionné a l'appel d'offres de fluor de sodium, un «programme adopté par le président de la République qui consistait à produire 18 millions de boîtes avec une diminution sensible du prix de 70% avec le produit Denfluor». Elle a ensuite énuméré toutes les réalisations de son fils dans le domaine de l'industrie pharmaceutique depuis 2000 : «Son action en faveur de l'économie nationale a épargné à l'Etat algérien directement plus de 290 millions de dollars», a-t-elle souligné. «J'ai tenu non seulement à vous éclairer sur les services loyaux que mon fils a rendus à la nation, mais aussi attirer votre honorable et précieuse attention sur les tractations sournoises et les agissements propres à un cercle ennemi de l'Algérie qui œuvre à annihiler toute initiative visant à asseoir une certaine autonomie nationale dans les domaines précités», a-t-elle ajouté dans sa lettre au Président. Et de lui demander «d'apaiser les douleurs d'une mère face à l'incarcération injustifiée de son fils, observant de surcroît une grève de la faim, et de peser de tout votre poids afin que justice soit faite». L'affaire Biotic (filiale de Saidal)-Solupharm est considérée par les avocats de la défense comme une affaire purement commerciale. Elle ne relève donc pas du pénal. C'est ce que va, semble-t-il, tenter de démontrer le collectif d'avocats lors de ce procès, dont maître Khaled Lasbeur du barreau de Paris, qui plaidera pour la première fois en Algérie en faveur de l'ex-DG de Biotic, Rachid Zaouani.