Avec le président Bouteflika, on ne démissionne pas, on se fait virer. Le communiqué de la Présidence est clair : c'est Abdelaziz Bouteflika qui a mis fin aux fonctions de six ministres : Amar Tou, ministre des Transports, Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Tayeb Louh, ministre du Travail, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, remplacés par d'autres ministres en fonction, alors que durant toute la journée d'hier, des informations affirmaient que les ministres élus députés avaient déposé leur démission. Les six partants préférant siéger à l'Assemblée populaire nationale (APN) et renoncer à leurs portefeuilles ministériels. Reste que ce remaniement a plus l'allure d'une simple réorganisation technique, qui doit permettre à un gouvernement en fin de cycle de continuer à gérer les affaires courantes, jusqu'au mois de juin ou juillet au plus tard, date du probable remaniement ministériel et la nomination d'un nouveau Premier ministre. «Il n'y a pas de lecture politique à faire avec ce remaniement, juge Tarik Mira, ancien député. Ce n'est qu'une petite réorganisation d'un gouvernement sur le départ.» Les départs des ministres fait suite au vote de l'article 3 de la loi organique du 12 janvier 2012, fixant les cas d'incompatibilité avec le mandat parlementaire ; il y est énoncé qu'«un mandat parlementaire est incompatible avec l'exercice d'une fonction de membre de gouvernement».