Abdallah Djaballah s'en est pris aux observateurs internationaux qu'il accuse d'“avoir validé un scrutin entaché de fraude”, ajoutant qu'“il ne faut pas s'étonner quand l'Algérie signera un contrat gazier avec l'Union européenne dans les jours à venir”. Au moment où l'Assemblée populaire nationale (APN) a entamé sa première journée avec un mouvement de contestation mené par les députés élus de l'Alliance de l'Algérie verte, les 16 partis réunis dans le Front politique pour la sauvegarde de la démocratie (FPSD) ont installé “le parlement populaire”, une sorte d'assemblée parallèle, en présence des députés de ces formations et des autres candidats non élus, car “victimes de la fraude”, selon eux, aux législatives du 10 mai. C'est au siège du RPR, le parti de Abdelkader Merbah, à Staouéli (Alger), que le “Parlement populaire” a été installé en présence, notamment, de plusieurs présidents des partis affiliés au FPSD. Abdallah Djaballah, véritable tête de pont du FPSD, n'a pas manqué l'occasion pour accuser le FFS et le PT d'avoir joué le jeu du pouvoir, donc du FLN et du RND, dans ce qu'il a appelé “une comédie électorale”. “Je détiens des preuves que ces deux formations (le FFS et le PT) ont eu leur part des quotas”, a-t-il révélé. Pour étayer ses dires, Djaballah a ajouté que “le FFS a eu un siège à Bordj Bou-Arréridj alors qu'il n'a eu que quelques centaines de voix, soit moins que d'autres formations”. Même topo pour le PT, a encore souligné Djaballah. Une information que le président du parti de l'Algérie nouvelle a voulu confirmer en annonçant que le FFS n'a récolté que 2 007 voix à BBA contre 6 000 pour son parti. Outre ces attaques contre le PT et le FFS, Abdallah Djaballah s'en est pris aux observateurs internationaux qu'il accuse d'“avoir validé un scrutin entaché de fraude”, ajoutant qu'“il ne faut pas s'étonner quand l'Algérie signera un contrat gazier avec l'Union européenne dans les jours à venir”. Pour le représentant du Front du changement d'Abdelmadjid Menasra, une autre formation d'obédience islamiste, la responsabilité incombe en premier chef au président Bouteflika. Il a indiqué, à ce propos, que “le discours de Bouteflika sur les élections et la transparence du scrutin n'était qu'un leurre et une hypocrisie”. Et d'ajouter que “le flambeau ne passera jamais aux jeunes tant que le pouvoir veut se maintenir avec tous les moyens, dont le détournement de la volonté populaire”, s'est-il exclamé. Une idée que défendra, plus tard, Moussa Touati du FNA. Les 16 formations réunies dans le “Parlement populaire” installé hier ont toutes dénoncé “une fraude massive lors du dernier scrutin législatif”. À la question de savoir pourquoi ces formations, dont la quasi-majorité a été agréée récemment, ont pris part aux élections, tout en sachant d'emblée que “toutes les élections algériennes sont truquées”, ils estiment que leur participation allait “permettre de dénoncer des faits avérés et vérifiés”. C'est ce qui a poussé un des candidats élus de l'une de ces formations à déclarer : “je suis conscient que notre action est purement symbolique, mais il faut savoir que plus de 2 millions d'Algériens ont voté pour nous.” Fort de ces deux millions d'électeurs, le FPSD appellera-t-il à des actions de rue ? Rien ne présage, du moins dans les discours prononcés par les différents chefs de parti, que des manifestations publiques sont envisagées. Il n'en demeure pas moins que les initiateurs du FPSD croient dur comme fer que leur action sera d'une grande portée politique. Ils souhaitent “réunir le maximum d'Algériens qui partagent l'idéal démocratique du changement et d'alternance pacifique au pouvoir”. M M