Des chefs de parti ont créé, hier à Alger, le Front politique pour la sauvegarde de la démocratie (FPSD). Ils ont appelé à un gouvernement de transition et à la mise en place d'une instance nationale pour la rédaction d'une nouvelle Constitution. Le Front politique pour la sauvegarde de la démocratie (FPSD) est une nouvelle entité créée, hier à Alger, par 16 responsables de partis politiques, dont la plupart ont obtenu l'agrément entre février et mars 2012. Il s'agit du Front national algérien (FNA), du Front de la justice et du développement (FJD), d'El Fedjr El Djadid, du Front du changement (FC), du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), du Rassemblement patriotique républicain (RPR), Front national des indépendants pour la concorde (FNIC), du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), du Front de l'entente nationale (FEN), du Front national démocratique (FND), du Mouvement El Infitah, du Parti de la justice et du manifeste (PJM), du Mouvement de la jeunesse démocratique (MJD), du Mouvement national pour la nature et le développement (MNND), du Mouvement des nationalistes libres (MNL) et du Front de la bonne gouvernance (FBG). Ces formations comptent, dans l'ensemble, 29 députés au sein de la prochaine assemblée législative. Après une réunion à huis clos, qui a duré plusieurs heures, une plateforme commune a été rédigée. Outre le rejet des résultats des élections législatives du 10 mai 2012, Djaballah et ses compagnons ne reconnaissent pas «la prochaine Assemblée, ni le gouvernement qui en sera issu». A cet effet, ils annoncent le boycott des travaux à l'hémicycle parlementaire. Toutefois, il est utile de souligner que ce n'est pas une démission des députés qui sont affiliés à ces partis. Dans le même sillage, il a été convenu d'installer «le 26 mai», soit le jour de la prise de fonctions des députés élus lors du dernier scrutin, une «Assemblée populaire», parallèle à l'APN. Le texte désigne le «président de la République comme étant le premier responsable de la fraude enregistrée avant, pendant et après les élections». D'autres points ont été retenus. Les chefs des formations politiques en question animeront séparément des rencontres régionales au nom du FPSD. Deux points ont attiré l'attention de l'assistance. Les 16 partis lancent un appel pour «l'instauration d'un gouvernement d'union nationale pour gérer une phase de transition, dans l'optique d'aller vers un régime démocratique et pluraliste». Ils adressent également un appel pour «la mise en place d'une instance nationale constituante pour la rédaction d'une nouvelle Constitution». Abdallah Djaballah, président du FJD, affirme que «le pouvoir a manœuvré pour faire gagner le FLN et le RND. La fraude a entaché le processus électoral, alors que le chef de l'Etat avait promis des élections libres et transparentes. La réunion d'aujourd'hui (hier, ndlr) conclut une série de rencontres pour contrer les pratiques antidémocratiques du pouvoir qui ne veut pas mener le peuple vers le changement». De son côté, le président du FC, Abdelmadjid Menasra, estime que «les partis islamistes ont été les premières victimes de la fraude. Des milliers de voix nous ont été confisquées. Mais l'essentiel, aujourd'hui, est de regrouper toutes les formations pour s'opposer aux pratiques malsaines de l'administration». Par ailleurs, selon Djamel Benabdesselem, président du FAN, «des invitations ont été adressées au Front des forces socialistes (FFS) et au Parti des travailleurs (PT). Les deux formations, qui ont obtenu respectivement 20 et 17 sièges, n'ont pas répondu». Notons que l'Alliance de l'Algérie verte (AAV, formée du MSP, Ennahda et El Islah), représentée par 48 députés, siègera, quant à elle, à l'APN. Le Front de libération nationale (FLN) détient le plus grand nombre de sièges (221) suivi du Rassemblement national démocratique (RND) avec 70.