Démarche - Ces formations politiques ont signé une plateforme commune sur une batterie de mesures portant essentiellement sur le boycott des travaux du nouveau Parlement. Quatorze formations politiques disposant de 28 sièges sur les 462 que compte l'APN, se sont réunies hier au siège du Front pour la justice et le développement (FJD) à Bouchaoui. Après de longues discussions à huis clos, elles ont décidé de se regrouper sous la chapelle d'une nouvelle organisation, à savoir «Le front politique pour la protection de la démocratie». Présidée par Abdallah Djaballah, cette réunion qui a duré près de quatre heures s'est soldée par un accord commun visant fondamentalement le boycott des travaux de la nouvelle Assemblée qualifiée d'«illégitime» et la non-reconnaissance du nouveau gouvernement qui sera prochainement nommé. Parmi d'autres mesures mentionnées dans ladite plateforme, le rejet total des résultats des élections législatives du 10 mai, l'installation d'un «Parlement populaire» le 26 mai prochain, l'organisation de réunions régionales sous l'égide des chefs des partis, la création de commissions politiques «d'enquête sur la confiscation de la volonté du peuple» et la préparation d'un livre sur la fraude. Ces partis estiment que l'Etat, à sa tête le président de la République, est entièrement responsable de ce qui s'est passé en terme «de fraude et de dépassements avant et lors du scrutin du 10 mai», mais aussi, en ce qui concerne «l'exploitation des institutions nationales en faveur des partis du pouvoir». Les quatorze partis dont sept n'ont obtenu aucun siège à l'APN et qui ont pris part à cette réunion, appellent à la «mise en place d'un organisme national constitutif qui veillera à l'élaboration de la nouvelle Constitution» et à l'installation «d'un gouvernement d'unité nationale qui dirigera le pays durant la période de transition». Le patron du FJD, Abdallah Djaballah, a expliqué à la presse que «le retrait des députés du Parlement n'aura aucun impact politique sur le terrain, puisque de toute manière, l'administration va les remplacer». En réponse à la question sur le rapport des observateurs européens, Abdallah Djaballah remet une nouvelle fois en doute la neutralité des observateurs européens. Selon lui, il y a des enjeux internationaux faisant allusion à l'accord énergétique qui devrait être signé entre l'Algérie et l'UE dans les prochaines semaines. - Les quatorze partis sont le Front pour la justice et le développement (FJD), le Front de l'Algérie nouvelle (FAN), le Front de l'entente nationale (FEN), le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), le parti El-fedjr el-Djadid, le Front national démocratique, le Front national algérien (FNA), le Mouvement El-Infitah, le Front du changement, le Parti de la justice et du manifeste, le Mouvement de la jeunesse démocratique (MJD), le Mouvement national pour la nature et le développement, le Mouvement des nationalistes libres et le Front de la bonne gouvernance. A signaler que ces partis n'ont pas été rejoints par l'AAV (l'Alliance de l'Algérie Verte), le Front des forces socialistes (FFS) le plus vieux parti d'opposition, ou encore le Parti des travailleurs (PT, extrême gauche) qui ne cesse de dénoncer ces élections. A noter également la défection du MPA (Mouvement populaire algérien) de Amara Benyounès et de l'UFDS (Union des forces démocratiques et sociales) de Noureddine Boukrouh.