Le Parlement parallèle est né. 16 partis contestataires des résultats issus du scrutin de 10 mai dernier, défient les autorités de l'Etat en installant hier à l'ouest d'Alger un Parlement bis appelé Parlement populaire. C'est la deuxième fois dans l'histoire de l'Algérie, qu'une telle action hautement politique prend forme. La première fois c'était le FIS dissous qui, ayant obtenu 181 sièges au législatives de 1991 a tenté de mettre en place un parlement en exil avant la création du Conseil national de transition (CNT). L'initiative commune d'hier, s'est soldée par l' installation de 462 députés autant que le Parlement officiel. Les siéges ont été répartis entre les 16 formations ayant rejoint l'opposition par une commission technique mise en place à cet effet. Les 31 députés élus, issus des formations protestataires, ont participé à la séance inaugurale de l'APN, en tant qu'observateurs avant de se retirer. Les initiateurs du Front politique pour la sauvegarde de la démocratie, Fpsd se targuent d'avoir obtenu plus de 2 millions de voix au scrutin législatif, autrement dit dépassant de loin le FLN qui n'a eu que 1,3 million de voix mais aussi ils dépassent le nombre de bulletins nuls enregistrés lors de cette consultation. Suivez mon regard, le Fpsd s'autoproclame comme première force politique, un statut consacré par le nombre de voix obtenues à l'issue du scrutin. Abdallah Djaballah, le leader le plus en vue, à la tête de son nouveau parti le FJD, a estimé lors de son intervention, que «ce qui s'est passé le 10 mai n'est pas une élection mais un vaudeville dont la dernière pièce est jouée mercredi dernier par le Conseil constitutionnel en redistribuant des siéges». S'excusant du retard qu'il a accusé avant son arrivée, le leader islamiste retenu par la réunion de son conseil consultatif, a souligné la nécessité d'une «entente permanente et sans faille» qui doit être de mise au sein du nouveau front. Lequel engagement, ne doit pas s'arrêter à la fraude liée aux législatives mais un front uni qui doit lutter pour l'instauration de la démocratie effective en d'Algérie. Dans ce contexte, Djaballah n'a pas manqué d'accuser solennellement le FFS d'Aït Ahmed et le PT de Louisa Hanoune d'avoir «négocié des quotas». «Toutes les données et les preuves sont en ma possession», clame-t-il. Ces deux partis qui ont décliné l'invitation du Fpsd, «sont entrés dans le jeu du pouvoir», selon Abdallah Djaballah et d'autres leaders des partis présents tel Djamel Benabdeslam. D'après leur affirmation, le Conseil constitutionnel a ajouté deux sièges au FFS dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj alors qu'il n'a eu que 2007 voix. Par contre le FJD qui a obtenu plus de 6000 voix n'a rien eu. Le même cas est relevé à Guelma concernant le PT qui «s'est adjugé des sièges supplémentaires alors qu'il n'a même pas atteint la caution électorale», selon le président du FJD. Djaballah et d'autres responsables, ont dénoncé ce qu'ils appellent «Le faux témoignage des observateurs internationaux», qui selon eux «des contrats de gaz auraient été signés préalablement entre l'UE et l'Algérie». «La situation ne prête pas au silence ni à la neutralité. Et, c'est au régime de comprendre que l'heure a sonné pour le changement», déplore-t-il. «Le régime du pouvoir personnel ne cesse de produire le désespoir, le clientélisme», conclut-il. Tour à tour tous les chefs de partis ont pris la parole pour dénoncer la fraude généralisée des législatives, et le parti pris du chef de l'Etat en faveur du FLN. Pour rappel, 16 partis ont été présents à la cérémonie d'hier. Il s'agit entre autres du FNA, El Fadjr El Djadid (PFJ), le Mouvement des citoyens libres (MCL), le Front du changement (FC), le Front de la justice et du développement (FJD), le Front de l'Algérie nouvelle (FAN), le mouvement El Infiteh, Djil Djadid et le Parti de la liberté et de la justice (PLJ)