Les détenteurs de Diplôme d'études universitaires appliquées (DEUA) montent au créneau pour dénoncer une nouvelle fois leur classification au même niveau que les non-bacheliers. Après avoir saisi à maintes reprises le ministère de l'Enseignement supérieur, en vain, ces diplômés de «seconde zone» ont décidé de tenir, demain, un sit-in devant le ministère de tutelle.Leur unique revendication : revaloriser leur diplôme en le considérant à sa juste valeur. «Nous avons tout de même eu notre bac et étudié trois années pleines à l'université. On ne peut pas nous mettre sur un pied d'égalité avec un non-bachelier qui a obtenu un diplôme dans la formation professionnelle», dénoncent-ils dans un communiqué de presse rendu public hier. «Nous ne critiquons pas et ne sous-estimons pas les diplômes délivrés par le ministère de la Formation professionnelle aux techniciens supérieurs, nous faisons juste une comparaison raisonnable. Cette injustice nous a causé un grand préjudice car nous sommes mis sur un pied d'égalité avec les techniciens supérieurs des centres de formation, ce qui réduit nos chances de recrutement ; la majorité des DEUA se trouve sans emploi», précisent-ils encore. Le nombre de ces titulaires de DEUA est estimé à une centaine de milliers. Ils se retrouvent tous confrontés au même problème de sous-évaluation de leur diplôme. Un véritable handicap pour le monde du travail. «Ceux qui ne travaillent pas ne peuvent ni décrocher un emploi ni poursuivre leurs études», regrettent-ils.Depuis 1998, ne sont acceptés en cycle long que les détenteurs de DEUA ayant obtenu une autorisation de l'organisme employeur et qui ont exercé au moins 3 ans. Le DEUA a été créé par le décret exécutif n°90-219 du 21 juillet 1990 sanctionnant la formation supérieure de courte durée des établissements d'enseignement supérieur. Autrefois, ce diplôme était classé au grade d'ingénieur d'application, qui était, d'après l'ancienne classification, à la catégorie 15. Actuellement, les DEUA sont classés à la catégorie 10 sans avoir droit à la promotion, et ce, quel que soit le nombre d'années d'expérience. Une situation kafkaïenne dont la victime reste le diplômé.