Réservé depuis longtemps à un investissement touristique, qui n'a pas eu de suite, cet espace est aujourd'hui légitimement revendiqué par ses propriétaires. A défaut de voir des projets touristiques émerger dans son périmètre, la zone d'extension touristique (ZET) de la commune de Kheiri Oued Adjoul, avec son côté balnéaire de Béni Belaïd, est devenue un fardeau pour les habitants. Délimitée sur des dizaines d'hectares sur la bande Est de cette commune côtière, cette zone a tout bloqué dans son sillage, notamment les programmes de construction rurale, seule chance pour les citoyens de posséder un logement. Un décret est en effet là depuis plusieurs années interdisant toute construction dans cet espace réservé, tient-on à insister, à l'investissement touristique. Après plusieurs années d'attente et de patience, c'est toujours le désert. Rien n'a vu le jour. Ni projet touristique ni construction de logements pour les propriétaires de terrains dans cette zone. «Les gens ont marre de cette attente, le terrain nous appartient et nous avons le droit d'y construire nos propres logements, pourquoi cette interdiction alors qu'il n'y a aucune autre alternative pour bénéficier d'un gîte», s'élèvent des citoyens, rencontrés dans un café de cette localité. Certains assurent que de nombreuses familles font face à un grave problème de logement, alors qu'elles disposent d'un terrain et qu'elles ont toute la possibilité de bénéficier du soutien de l'Etat dans le cadre de la construction rurale. Ce programme est justement bloqué à cause de la ZET où il est strictement interdit de construire. En dépit de cette interdiction, aucun projet d'investissement touristique n'a été réalisé. Le terrain est en jachère. D'ailleurs aucune trace d'un quelconque projet de développement n'est venu changer le triste sort de cette commune. «Dans certaines familles on trouve deux à trois jeunes en âge de se marier, mais faute de logement ils ne peuvent pas réaliser ce rêve; ils exigent maintenant une solution à cette crise, engendrée par l'interdiction de construire dans toute cette zone», affirme-t-on. La ZET a englouti tout un espace occupé par un peu moins de 3 000 habitants issus de 5 mechtas. Les postulants à la construction rurale sont bloqués dans leurs projets, faute d'un permis de construire. Le comble est qu'il n'y a aucun autre programme alternatif qui peut leur permettre d'avoir accès à un logement. Au moment où elle s'apprête à recevoir les premiers visiteurs de la saison estivale, synonyme pour beaucoup de ressources saisonnières dans leur misérable vie quotidienne, la commune de Kheiri Oued Adjoul est aux prises avec la grogne de ses habitants. Ils veulent en finir avec cette ZET.