Le bilan de l'activité du port de Ténès pour 2005 fait ressortir une évolution positive du trafic de marchandises qui se chiffre à 461 788 t entre les opérations d'import et d'export, soit une augmentation 32 % par rapport à 2004. Au total, 132 navires ont transité par cette infrastructure contre 102 durant l'exercice précédent, ce qui donne une rotation de 12 navires par mois. Les céréales en vrac destinées aux semouleries et minoteries de la région, dont Blida, viennent en tête des importations, suivies des engrais et produits chimiques commandés pour les besoins de l'agriculture. Cependant, pour ce qui est du ciment blanc, le rapport fait état d'une diminution des importations pour des " raisons conjoncturelles ". Au chapitre des exportations, les produits miniers et métallurgiques ont connu une hausse de 175 % comparativement à l'année 2004. Les produits ferreux que l'on appelle " déchets tout-venant " dans le jargon des opérateurs et des douaniers, représentent le plus gros de l'opération avec 100 000 t durant la même période. L'expédition est assurée principalement vers la Turquie par une dizaine d'exportateurs dont quatre exercent cette activité régulièrement. Il s'agit pour la plupart de sociétés privées basées à Blida et Alger. Pour 2005, il est fait état d'une recette de 12 000 000 de dollars émanant de l'ensemble des exportations réalisées dans ce domaine. Le PDG de l'Entreprise portuaire de Ténès, Khaldi El Hamri, énumère les dispositions qui ont été prises pour faciliter l'entreposage, l'expédition et le contrôle de la marchandise, notamment les métaux ferreux. D'après lui, des surfaces ont été aménagées au niveau des terre-pleins du port pour accueillir temporairement les produits destinés à l'exportation. Il précisera que la " marchandise est admise pour un court séjour selon un contrat liant les opérateurs concernés à l'EPT. Cela nous permet de gagner du temps et de faciliter le contrôle des douanes et de la police avant le chargement des métaux ferreux à destination du pays d'accueil ". La présence de beaucoup d'opérateurs de l'Algérois et d'autres wilayas s'explique, selon ses dires, par les avantages qu'offre l'infrastructure portuaire en matière de traitement des dossiers d'import-export et de chargement et de déchargement des produits. " Ce dispositif répond en fait à notre stratégie visant à susciter un intérêt grandissant auprès des opérateurs économiques et à faire du port de Ténès le prolongement de ceux d'Alger et d'Oran qui connaissent une saturation et des contraintes de différents types ", souligne-t-il. Il est vrai que cet ouvrage n'est situé qu'a mi-chemin entre ces deux grandes villes et à moins de 50 km de cet important carrefour qu'est Chlef. Néanmoins, pour connaître un trafic plus important et devenir un véritable outil économique pour la région, le port de Ténès a besoin en urgence d'un plan d'extension de ses installations essentielles, ce qui devrait lui permettre de se mettre au diapason des exigences des opérateurs et des autorités en charge des programmes de développement socioéconomique.