Le devenir des établissements privés de formation paramédicale et de leurs diplômés est compris par la promulgation du décret exécutif 11-121. Lors d'une conférence de presse animée hier au forum d'El Moudjahid, le docteur Chabane Ghaouti, représentant de la Coordination des établissements privés de formation paramédicale, a déclaré qu'actuellement, la formation paramédicale est paralysée. «Cette formation risque de disparaître», affirme-t-il, en raison de la promulgation de ce décret en mars 2011. Pour rappel, ce décret, qui porte sur le statut particulier des fonctionnaires du corps paramédical, a engendré des changements dans le statut de ces écoles. Les inscriptions pour l'année prochaine, qui commencent généralement vers la fin de l'année, sont gelées. Les responsables du secteur paramédical privé veulent que leurs établissements soient considérés par le ministère de la Santé au même titre que les écoles publiques, à savoir établissements de formation supérieure. Ils proposent également la mise en place de passerelles pour leur éviter la déperdition de l'expertise en engineering pédagogique, en ressources humaines et en moyens matériels. Le docteur Ghaouti regrette la décision unilatérale «de l'érection de 23 établissements publics de formation paramédicale en instituts nationaux de formation supérieure paramédicale», alors que les 17 établissements privés ont été abandonnés. Lors de cette rencontre avec les médias, le docteur Ghaouti a dénoncé l'exclusion des diplômés des établissements privés de «tout recrutement par les établissements relevant de la Fonction publique». Ainsi, les fondateurs de ces écoles privées demandent la reconnaissance des diplômes par la Fonction publique dans la mesure où ce sont des diplômes d'Etat délivrés par le ministère de la Santé. Les diplômés des écoles privées considèrent que l'attitude de la Fonction publique est «discriminatoire». «Nous passons nos examens dans les établissements publics, mais nous ne sommes pas reconnus par la Fonction publique», déplorent-ils. «Cette attitude est incompréhensible à plus d'un titre», insistent les étudiants diplômés de ces écoles. Ces derniers révèlent que «des centaines de postes budgétaires sont reversés à chaque fin d'exercice faute de candidats». Pour sa part, le docteur Ghaouti affirme que le secteur de la santé publique est le seul en Algérie où le nombre de postes budgétaires dépasse le nombre de candidats. Ainsi, il révèle un déficit de 100 000 paramédicaux. De plus, il estime que l'université n'est pas prête pour l'expérience paramédicale. «L'expérience de l'université de Béjaïa n'a pas duré plus de 20 jours. Les étudiants inscrits ont été réorientés vers d'autres filières», révèle-t-il.