Les Occidentaux ont durci leur position à l'égard du régime du président Bachar Al Assad, Européens et Américains annoncent l'expulsion des représentants diplomatiques syriens dans leur capitale en représailles au massacre de Houla, qui a fait 108 morts. Washington et les trois grandes capitales européennes (Paris, Londres et Berlin), à la manœuvre depuis plusieurs mois pour tenter d'infléchir la politique de répression de Bachar Al Assad, ont décidé de rompre avec le régime. Le nouveau président français, François Hollande, a annoncé l'expulsion de l'ambassadrice à Paris, Lamia Chakkour, et une réunion dans la capitale française début juillet du groupe des pays «amis du peuple syrien». «Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a eu une discussion avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et nous avons convenu d'un certain nombre de pressions à exercer sur la Syrie», a indiqué M. Hollande. Peu après, Berlin a annoncé la convocation de l'ambassadeur de Syrie en Allemagne, où son expulsion, d'ici 72 heures, devrait lui être signifiée. Le chargé d'affaires syrien à Londres a lui aussi appris hier la décision de son expulsion. La Syrie ne disposait plus d'ambassadeur en Grande-Bretagne depuis plusieurs mois, le chargé d'affaires étant son plus haut représentant au Royaume-Uni. Rome et Madrid ont signifié la même mesure au représentant diplomatique syrien, tandis que l'ambassadeur syrien en Belgique a été convoqué. La Roumanie et la Pologne, qui représentent les intérêts des Etats-Unis, comptent ainsi maintenir leur ambassadeur à Damas. Ailleurs, l'Australie a également annoncé l'expulsion du chargé d'affaires syrien et d'un autre diplomate, tout comme le Canada qui expulse des diplomates en poste à Ottawa. Enfin, les Etats-Unis, qui tiennent Damas pour «responsable» du massacre de Houla, ont donné 72 heures à Zuheir Jabbour, le plus haut représentant syrien à Washington, pour quitter le pays. Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a salué l'annonce de ces expulsions et a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une résolution autorisant le recours à la force contre Damas. La majorité des pays occidentaux avaient fermé leur représentation dans la capitale syrienne au moment de la vague de répressions et des bombardements de Homs. Les violences continuent à faire des dizaines de victimes tous les jours en dépit de l'entrée en vigueur théorique, mais non respectée, le 12 avril, d'un cessez-le-feu en vertu du plan de paix de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan. En 14 mois, les violences ont fait plus de 13 000 morts, dont plus de 1800 depuis le 12 avril, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).