Le médiateur international Kofi Annan, qui a rencontré mardi le président syrien Bachar al-Assad, lui a demandé de «prendre des mesures courageuses maintenant» pour mettre fin aux violences, évoquant un «moment charnière» après le massacre de Houla. Le médiateur international Kofi Annan, qui a rencontré mardi le président syrien Bachar al-Assad, lui a demandé de «prendre des mesures courageuses maintenant» pour mettre fin aux violences, évoquant un «moment charnière» après le massacre de Houla. Signe d'un durcissement de la position des Occidentaux à l'égard de Damas, les principaux pays européens, ainsi que les Etats-Unis, le Canada et l'Australie, ont parallèlement annoncé l'expulsion des représentants diplomatiques syriens de leur capitale en représailles à cette tuerie. «J'ai besoin que le président (Assad) agisse maintenant, et que les autres parties fassent leur part du travail», a déclaré M. Annan lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec M. Assad à Damas. «Je l'ai appelé à prendre des mesures courageuses maintenant - pas demain, maintenant - pour créer les conditions nécessaires à la mise en œuvre du plan» de sortie de crise, a-t-il martelé. «Nous sommes à un moment charnière», a-t-il ajouté, faisant valoir que «la communauté internationale allait sans tarder réexaminer la situation». «Le gouvernement et toutes les milices qu'il soutient pourraient cesser toutes les opérations militaires, a ajouté l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe. Un haut responsable de l'Onu a affirmé avoir de «forts soupçons» sur l'implication des «chabbiha», des miliciens pro-régime, dans le massacre de Houla (Centre) qui a déclenché un tollé international. Plus de 100 personnes, dont une cinquantaine d'enfants, ont été tués à Houla vendredi et samedi, et 300 autres blessées selon les observateurs de l'Onu sur place. D'après le secrétaire général adjoint de l'Onu chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, une partie a été victime d'éclats d'obus, ce qui implique la responsabilité du gouvernement syrien, qui seul a recours aux armes lourdes, et une partie à l'arme blanche, «ce qui désigne probablement les ‘chabbiha'» Damas, qui a démenti toute implication, a chargé une commission conjointe armée-justice d'enquêter, et celle-ci doit publier ses conclusions mercredi. Washington a déclaré pour sa part espérer que le massacre de Houla ferait évoluer la position de la Russie, indéfectible allié de Damas qui a déjà opposé son veto à deux projets de résolutions condamnant la répression. Moscou, qui avait accusé régime et rebelles d'être impliqués dans le massacre, a demandé une enquête «impartiale» de l'Onu. Le Koweït a annoncé pour sa part une réunion samedi des ministres arabes des Affaires étrangères consacrée à la crise syrienne. Expulsions concertées de diplomates syriens après Houla Indignées par le carnage de Houla, où plus de 100 civils ont été tués en fin de semaine dernière, les puissances occidentales ont procédé mardi à l'expulsion concertée de diplomates syriens, relevant le degré des pressions exercées contre le régime de Bachar al Assad. A Paris, François Hollande a annoncé en personne l'expulsion de Lamia Chakkour, l'ambassadrice syrienne qui est également la représentante de Damas auprès de l'Unesco. Son expulsion lui a été notifiée dans la journée. «C'est une décision pas unilatérale de la France, mais concertée avec nos partenaires», a précisé le président français, qui a évoqué le dossier syrien lundi avec le Premier ministre britannique, David Cameron. Lamia Chakkour représente aussi la Syrie en Suisse, qui l'a déclaré persona non grata. Quelques heures plus tôt, l'Australie avait été la première à annoncer l'expulsion de deux diplomates syriens, dont le chargé d'affaires en poste à Canberra. L'Allemagne a officialisé à son tour en début d'après-midi, «en concertation avec ses partenaires», l'expulsion de l'ambassadeur de Syrie en poste à Berlin. La Grande-Bretagne, l'Italie, l'Espagne ou bien encore le Canada ont fait de même. Les Pays-Bas ont annoncé que l'ambassadeur syrien ne serait plus le bienvenu sur le territoire néerlandais, mais ne peuvent l'expulser puisque, représentant également la Syrie auprès de la Belgique, il réside à Bruxelles. Le chargé d'affaires syrien en poste aux Etats-Unis, Zouheir Djabbour, sera lui aussi expulsé dans un délai de 72 heures en raison du «massacre dans le village de Houla, absolument injustifiable, infâme, ignoble», a déclaré le département d'Etat. Il est le principal diplomate syrien encore en poste à Washington depuis le rappel de l'ambassadeur, Imad Moustapha, à la fin de l'année dernière. De même, la Bulgarie a donné 72 heures au chargé d'affaires Salah Soukkar et à deux autres diplomates syriens pour quitter le pays. Sofia a aussi fermé provisoirement sa représentation à Damas et a rappelé son personnel diplomatique. Les limites de la patience Ces expulsions concertées marquent une nouvelle phase dans les initiatives amorcées par la communauté internationale face à la crise en cours depuis plus de 14 mois en Syrie. Guido Westerwelle, le ministre allemand des Affaires étrangères, a du reste appelé le Conseil de sécurité des Nations unies, jusqu'ici paralysé par le veto des Russes et des Chinois, à se saisir de nouveau de la situation en Syrie. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi condamné le carnage de Houla, prévenant : «Il y a une limite à la patience, et je suis persuadé que si Dieu le veut, il y a aussi une limite à la patience au sein du Conseil de sécurité de l'Onu.» Signe d'un durcissement de la position des Occidentaux à l'égard de Damas, les principaux pays européens, ainsi que les Etats-Unis, le Canada et l'Australie, ont parallèlement annoncé l'expulsion des représentants diplomatiques syriens de leur capitale en représailles à cette tuerie. «J'ai besoin que le président (Assad) agisse maintenant, et que les autres parties fassent leur part du travail», a déclaré M. Annan lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec M. Assad à Damas. «Je l'ai appelé à prendre des mesures courageuses maintenant - pas demain, maintenant - pour créer les conditions nécessaires à la mise en œuvre du plan» de sortie de crise, a-t-il martelé. «Nous sommes à un moment charnière», a-t-il ajouté, faisant valoir que «la communauté internationale allait sans tarder réexaminer la situation». «Le gouvernement et toutes les milices qu'il soutient pourraient cesser toutes les opérations militaires, a ajouté l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe. Un haut responsable de l'Onu a affirmé avoir de «forts soupçons» sur l'implication des «chabbiha», des miliciens pro-régime, dans le massacre de Houla (Centre) qui a déclenché un tollé international. Plus de 100 personnes, dont une cinquantaine d'enfants, ont été tués à Houla vendredi et samedi, et 300 autres blessées selon les observateurs de l'Onu sur place. D'après le secrétaire général adjoint de l'Onu chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, une partie a été victime d'éclats d'obus, ce qui implique la responsabilité du gouvernement syrien, qui seul a recours aux armes lourdes, et une partie à l'arme blanche, «ce qui désigne probablement les ‘chabbiha'» Damas, qui a démenti toute implication, a chargé une commission conjointe armée-justice d'enquêter, et celle-ci doit publier ses conclusions mercredi. Washington a déclaré pour sa part espérer que le massacre de Houla ferait évoluer la position de la Russie, indéfectible allié de Damas qui a déjà opposé son veto à deux projets de résolutions condamnant la répression. Moscou, qui avait accusé régime et rebelles d'être impliqués dans le massacre, a demandé une enquête «impartiale» de l'Onu. Le Koweït a annoncé pour sa part une réunion samedi des ministres arabes des Affaires étrangères consacrée à la crise syrienne. Expulsions concertées de diplomates syriens après Houla Indignées par le carnage de Houla, où plus de 100 civils ont été tués en fin de semaine dernière, les puissances occidentales ont procédé mardi à l'expulsion concertée de diplomates syriens, relevant le degré des pressions exercées contre le régime de Bachar al Assad. A Paris, François Hollande a annoncé en personne l'expulsion de Lamia Chakkour, l'ambassadrice syrienne qui est également la représentante de Damas auprès de l'Unesco. Son expulsion lui a été notifiée dans la journée. «C'est une décision pas unilatérale de la France, mais concertée avec nos partenaires», a précisé le président français, qui a évoqué le dossier syrien lundi avec le Premier ministre britannique, David Cameron. Lamia Chakkour représente aussi la Syrie en Suisse, qui l'a déclaré persona non grata. Quelques heures plus tôt, l'Australie avait été la première à annoncer l'expulsion de deux diplomates syriens, dont le chargé d'affaires en poste à Canberra. L'Allemagne a officialisé à son tour en début d'après-midi, «en concertation avec ses partenaires», l'expulsion de l'ambassadeur de Syrie en poste à Berlin. La Grande-Bretagne, l'Italie, l'Espagne ou bien encore le Canada ont fait de même. Les Pays-Bas ont annoncé que l'ambassadeur syrien ne serait plus le bienvenu sur le territoire néerlandais, mais ne peuvent l'expulser puisque, représentant également la Syrie auprès de la Belgique, il réside à Bruxelles. Le chargé d'affaires syrien en poste aux Etats-Unis, Zouheir Djabbour, sera lui aussi expulsé dans un délai de 72 heures en raison du «massacre dans le village de Houla, absolument injustifiable, infâme, ignoble», a déclaré le département d'Etat. Il est le principal diplomate syrien encore en poste à Washington depuis le rappel de l'ambassadeur, Imad Moustapha, à la fin de l'année dernière. De même, la Bulgarie a donné 72 heures au chargé d'affaires Salah Soukkar et à deux autres diplomates syriens pour quitter le pays. Sofia a aussi fermé provisoirement sa représentation à Damas et a rappelé son personnel diplomatique. Les limites de la patience Ces expulsions concertées marquent une nouvelle phase dans les initiatives amorcées par la communauté internationale face à la crise en cours depuis plus de 14 mois en Syrie. Guido Westerwelle, le ministre allemand des Affaires étrangères, a du reste appelé le Conseil de sécurité des Nations unies, jusqu'ici paralysé par le veto des Russes et des Chinois, à se saisir de nouveau de la situation en Syrie. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi condamné le carnage de Houla, prévenant : «Il y a une limite à la patience, et je suis persuadé que si Dieu le veut, il y a aussi une limite à la patience au sein du Conseil de sécurité de l'Onu.»