La Turquie et le Japon ont à leur tour expulsé hier, des diplomates syriens comme l'ont fait plusieurs capitales occidentales pour protester contre le massacre de Houla au cours duquel 108 personnes dont des femmes et des enfants ont été tuées. Ankara a ordonné hier, au chargé d'affaires et plusieurs autres diplomates syriens de quitter la Turquie dans les 72 heures, a précisé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. "Il est hors de question de rester silencieux et sans réaction face à ces actes qui équivalent à un crime contre l'humanité". Le Japon à son tour a également demandé à l'ambassadeur syrien de quitter Tokyo, sans rompre les liens diplomatiques avec Damas, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Koichiro Genba. Avant-hier, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et la Bulgarie ont expulsé les diplomates syriens pour inciter le régime de Damas à renoncer à la violence. La presse officielle qualifiait hier, ces expulsions de "hystérie sans précédent", à l'image du quotidien "Al Baath" organe du parti Baas qui affirme que la Syrie ne se laissera pas intimidée par ces "rythmes violents" et qu'elle ne "tremblera pas comme ils le pensent". Pour le quotidien gouvernemental "Al Thawra" ces expulsions constituent une "escalade qui vise à assaillir le plan Annan et enflammer un guerre civile". La Russie rejette toute nouvelle action de l'ONU La Russie a jugé, hier, prématurée toute nouvelle action de l'ONU contre la Syrie et a condamné le renvoi contreproductif des ambassadeurs syriens dans un nouveau bras de fer avec l'Occident après le massacre de Houla. "Nous estimons que l'examen au Conseil de sécurité de l'ONU de toute nouvelle mesure pour influer sur la situation est prématurée," a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Guennadi Gatilov à l'agence russe Interfax. Le diplomate a estimé que la déclaration à la presse du président du Conseil de sécurité de l'ONU concernant les évènements tragiques à Houla avait été un signal assez fort pour la partie syrienne et représente une réaction suffisante du Conseil de sécurité de l'ONU. Les Occidentaux ont durci avant-hier, leur position à l'égard du régime de Bachar al-Assad, Européens et Américains annonçant l'expulsion des représentants diplomatiques syriens dans leurs capitales en représailles au massacre de Houla. Des diplomates russes ont par ailleurs critiqué la déclaration du président français François Hollande, qui a envisagé, avant-hier soir, une intervention armée sous mandat de l'ONU en Syrie. Le président français doit rencontrer, demain, son homologue russe Vladimir Poutine qui effectuera une visite en France. Nous avons toujours dit que nous sommes contre toute intervention extérieure dans le conflit syrien parce que cela ne fera qu'aggraver la situation pour la Syrie et la région et aura des conséquences imprévisibles, a souligné M. Gatilov. Moscou a par ailleurs condamné le renvoi contreproductif des ambassadeurs syriens des capitales occidentales. Annan appelle Assad à des mesures "courageuses" Le médiateur international Kofi Annan, qui a rencontré, avant-hier, le président syrien Bachar al-Assad, lui a demandé des mesures "courageuses", et cela "maintenant", pour mettre fin aux violences. Sa requête intervenait quelques jours après le massacre de Houla, condamné par la communauté internationale. "J'ai besoin que le président Assad agisse maintenant, et que les autres parties fassent leur part du travail", a déclaré M. Annan. "Je l'ai appelé à prendre des mesures courageuses maintenant pour créer les conditions nécessaires à la mise en œuvre du plan" de sortie de crise. Mais M. Assad a de nouveau rejeté sur l'opposition la responsabilité des violences, estimant que "le succès du plan dépend de la fin du terrorisme et de l'arrêt de la contrebande d'armes". Nouveaux bombardements sur Homs et Douma L'armée syrienne bombardait, hier, Douma, dans la banlieue de Damas, et Homs (centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme et les Comités locaux de Coordination, qui n'ont pas encore de bilan. Ces violences interviennent au lendemain de l'expulsion de diplomates syriens par plusieurs capitales occidentales, en réaction au massacre de Houla, au cours duquel 108 personnes dont de nombreux enfants ont été tuées. Mercredi le Japon à son tour a demandé à l'ambassadeur syrien de quitter Tokyo, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Koichiro Genba. Accusé de ces exactions, le régime de Bachar el-Assad a annoncé mener sa propre enquête qu'il devait boucler, hier. Le régime syrien impute le massacre à des "terroristes armés". La Syrie expulse la chargée d'affaires des Pays-Bas La Syrie a ordonné le départ, sous 72 heures, de la chargée d'affaires des Pays-Bas, a annoncé, hier, le ministère syrien des Affaires étrangères. La Syrie expulse la chargée d'affaires des Pays-Bas et lui donne 72 heures pour quitter le pays, a indiqué le ministère dans un communiqué succinct. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Uri Rosenthal avait annoncé la veille que l'ambassadeur de Syrie qui assure depuis Bruxelles la représentation de son pays aux Pays-Bas et en Belgique était persona non grata aux Pays-Bas.