Il fut un temps où le singe Magot, sur la route sinueuse de Médéa, accueillait visiteurs et habitants locaux. Assis sur les abords du chemin, juste sous la montagne imposante, il gesticulait, sautait ou offrait tout simplement son dos. Seul ou en groupe, on ne pouvait l'éviter. Un tantinet exhibitionniste et habitué à l'homme, le singe magot remplissait le paysage. Il fut un autre temps, un peu plus récent, où le singe magot ne donnait que son dos. Le groupe de singes avait disparu. Et à l'approche d'un passant, il sautait en aval de la montagne, apeuré. Aujourd'hui, pour voir le singe magot, il paraît, selon les dires des habitants, qu'il faut attendre la prière d'El Asser. Le singe magot descend alors de l'arbre et ne s'offre à la vue des visiteurs qu'à la tombée de la nuit. Triste spectacle. Son cas n'est pas isolé. Que dire des vautours du Djurdjura, consommateur de charogne, dont l'espèce est gravement menacée. Il est mis en danger par des pratiques de braconnier, mais également parce que les bergers empoisonnent leurs bêtes mortes qu'ils abandonnent ensuite en pleine nature. Si le poison administré à la bête morte ne vise en réalité que les hyènes ou le chacal, c'est le vautour qui en fait les frais. Ce même vautour réduit à manger des vers, voire des herbes sèches. Herbes préalablement arrosées de pesticides. Cocktail molotov pour le sinistre vautour. Que dire du fennec, ce petit renard rusé du désert dont sa vie est constamment menacée par la grande fréquentation dans le Sahara de véhicules tout-terrains. Appréciés des touristes, ils sont souvent capturés par les enfants pour être ensuite revendus. Le cerf de Barbarie, classé au tableau de la convention de l'UICN (espèce en voie d'extinction et dans l'annexe III de la CITES) a subi les affres de la guerre, de la chasse sauvage et les incendies de forêt. L'outarde houbara, petit oiseau de 60 à 65 cm, est l'objet d'attention particulière des braconniers étrangers. Les princes des pays du Golfe apprécient particulièrement sa chaire à laquelle ils attribuent des effets aphrodisiaques. Tout comme la gazelle dorcas, l'outarde houbara a été décimée en Tunisie et au Maroc. Il subsiste quelques espèces dans les wilayas de Ghardaïa et de Béchar.