L'Algérie connaît un problème de pollution par l'amiante dont on ignore encore l'importance et ses effets. Le président du groupement CTC, Abdelhamid Azouz, a annoncé, dernièrement sur les ondes de la Chaîne III, la création, dès 2007, d'un laboratoire national spécialisé dans le désamiantage. La wilaya d'Alger constituera, dans un premier temps, un projet pilote pour l'ensemble des ouvrages avant que la mise en place de laboratoires pour l'analyse de l'amiante dans l'air ne soit élargie à l'ensemble des régions du pays. Un partenariat de type convention-subvention a été signé dans le cadre de la mise en place de cette structure entre le Centre national d'animation des entreprises (CNAT) et la communauté économique européenne (CEE). Cette dernière participe dans ce projet à hauteur de 70%, soit près de 465 000 euros. Deux sociétés italiennes y participent également avec un montant de 45 500 euros chacune et le CTC Chlef, bénéficiaire et cofinancier en même temps, avec 65 918 euros. Le coût de ce projet, initialement prévu pour 2006, s'élève au total à 605 000 euros. Le retard de l'opérabilité de ce projet est dû, selon M. Azouz, à une défaillance d'une société italienne en matière de formation. Quant aux fonctions de ce laboratoire, il sera question, dans la première phase, de créer des capacités de prise en charge et le traitement de surface. Cette structure aura également en charge, selon l'orateur, de former les personnels nécessaires à l'expansion de ses activités et des opérations pilotes qui seront initiées avec le secteur de l'éducation nationale ainsi qu'avec les collectivités locales. Une dizaine d'écoles ont été retenues pour la prospection de l'amiante, précise M. Azouz. Dans le cadre de cette formation, une trentaine de cadres et de professionnels ont été sélectionnés. Dans la deuxième phase de ce projet, il est prévu, selon M. Azouz, de multiplier et de généraliser la démarche en s'appuyant sur les capacités locales de réalisation sur la base de procédés standardisés. « La pertinence des solutions mises en place réside dans leur capacité à gérer des solutions réutilisables et qui permettent l'appropriation de cette technologie par les opérateurs économiques locaux et les collectivités locales », a-t-il dit. Ceci étant, après avoir formé le personnel dans le cadre de cette convention-subvention avec la CEE, il est prévu dans ce processus global de faire un recensement des ouvrages à risque. « Il faut faire des prélèvements dans les ouvrages susceptibles d'être des matériaux contenant de l'amiante et les analyser au laboratoire », a-t-il précisé. Dans ce cadre, la première opération qui sera concernée par le désamiantage concernera les établissements scolaires, les hôpitaux et les ouvrages stratégiques fréquentés par une forte population.