Le processus de fermeture des unités industrielles qui présente un danger pour la santé des citoyens se poursuit. En effet, l'usine de production d'amiante de Zahana (Mascara) a été officiellement fermée, a annoncé, jeudi, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Chérif Rahmani, en visite de travail et d'inspection dans cette wilaya. La décision de fermeture, de désamiantage, de dépollution et de décontamination de cette unité relevant du groupe ERCO, à l'arrêt depuis 2007, intervient dans le sillage des mesures similaires qui ont ciblé d'autres usines polluantes à travers le pays, suite à des études approfondies qui ont duré deux années, a indiqué M. Rahmani. “L'Etat algérien, qui veille à la santé des citoyens, a pris la décision courageuse d'interdire la production et l'importation de produits contenant de l'amiante. De nouvelles usines verront le jour sur les sites fermés, pour accueillir le personnel des unités fermées. C'est une priorité du gouvernement”, a-t-il déclaré dans ce sens, en assurant, par ailleurs, que les salaires des 149 employés de l'unité de Zahana seront pris en charge. “L'Etat prendra en charge leurs salaires et leur assurera un suivi médical gratuit à vie et des examens de santé périodiques destinés à prévenir toute éventuelle contamination par ce produit toxique : l'amiante, et ses dérivées”, a-t-il souligné. Les normes admissibles à l'échelle mondiale de présence d'amiante dans les produits fabriqués à base de ce matériau, sont de l'ordre de 0,5 fibre au centimètre cube (CM3), alors que les articles sortis de cette usine (plaque éternit, conduites d'eau et autres) affichent des taux de 5 fibres au CM3, note-t-on. M. Rahmani a rappelé que l'Algérie, à l'instar de certains autres pays, a entamé un programme d'élimination des usines à l'origine de risques de pollution de l'environnement “qui s'est concrétisé, à ce jour, par la fermeture des unités de produits d'amiante de Skikda, Meftah et aujourd'hui Zahana”. Le site de cette unité abritera, après sa décontamination, une autre usine avec une activité différente, “pour permettre le placement de l'ancien personnel et la création de nouvelles opportunités d'emploi pour la jeunesse”, a indiqué M. Rahmani lors d'une réunion de travail en présence des employés de cette entité économique, de citoyens de Zahana et d'élus locaux, au siège de l'APC de Zahana. Le ministre a appelé, dans ce contexte, à poursuivre et multiplier les actions de sensibilisation sur les risques que constituent les déchets rejetés par ce type d'usines. “Les opérations de désamiantage, de dépollution et de décontamination de ces sites nécessitent des fonds considérables et des efforts pour assainir l'environnement et nettoyer l'eau, les terres agricoles, les équipements et les installations de toute trace de pollution”, a-t-il précisé. “Même si l'amiante était, au cours du siècle dernier, préférée pour son coût et sa légèreté aux autres matériaux dans la fabrication de buses en ciment, de conduites d'eau et de plaques d'éternit, des études approfondies ont prouvé les graves dangers qu'elle fait courir à l'homme et son environnement et des analyses ont même démontré qu'avec le temps, la fibre d'amiante peut contaminer même les nappes d'eaux souterraines”, a expliqué le ministre lors de cette réunion. L'usine d'amiante et de dérivés de Zahana, qui s'étend sur une superficie de plus de 13 hectares, fabriquait, depuis son ouverture en 1976, près de 50 tonnes d'articles par an. Fermée en 2007, sur décision ministérielle relative à la fermeture des usines à activité polluante, elle fait, depuis, l'objet d'opérations de dépollution, de désamiantage et de décontamination de son site et des ses équipements de production. Des opérations similaires, qui cibleront les carrières d'extraction de fibres d'amiante, de rejet des déchets, de décharges et de l'environnement, sont également prévues.