Des parents d'enfants autistes mais aussi des orthophonistes, venus de tout le territoire national, ont organisé, hier, devant la Grande-Poste à Alger, un rassemblement pour dénoncer le manque de structures d'accueil et de moyens humains auquel ils font face. «La maladie de nos enfants n'est pas reconnue par les pouvoirs publics, explique M. Haddad, président de l'Association de prise en charge des enfants autistes (APCEA) à Béjaïa. L'Etat ne nous assure aucune prise en charge, comme si cette maladie qui touche plus de 80 000 enfants n'existait pas !» Les parents sont généralement contraints de trouver seuls des solutions à un handicap qui demande une aide personnalisée au quotidien. Certaines associations tentent de venir en aide à des parents désemparés qui, souvent, par honte ou manque d'informations, préfèrent cacher leurs enfants au regard de la société. «Ce qu'on ne comprend pas, regrette Samira Khaled, c'est la totale indifférence à laquelle les autistes sont confrontés. Pourtant il existe des thérapies qui permettent aux enfants autistes, quand ils sont pris en charge rapidement, de pouvoir être scolarisés normalement et permettre leur intégration. Il suffit d'une volonté politique.» Lors de la rencontre d'hier, les participants ont décidé de lancer une fédération nationale de lutte contre l'autisme pour mieux défendre l'avenir des enfants. «Nous sommes décidé à nous mobiliser, déclare Laïd Bounedjou. On ne peut plus vivre de cette façon. J'ai dû faire 500 km pour que l'hôpital de Kouba diagnostique l'autisme de mon fils. Cela est inacceptable.»