Hormis quelques aides de la part de certains cadres et élus de la wilaya, l'association de prise en charge des enfants autistes ne reçoit aucun écho des autorités. Créée en août 2010, l'association de prise en charge des enfants autistes (APCEA) tente tant bien que mal de s'occuper de cette frange de la société. Grâce à ce collectif, une douzaine d'enfants sont actuellement pris en charge par trois psychologues, un orthophoniste et un éducateur spécialisé. Cependant, ceci ne correspond pas à la norme requise, qui est de quatre psychologues par enfant. Mais ces derniers sont généralement recrutés dans le cadre des différents dispositifs d'aides accordées par la direction de l'emploi, ce qui explique leurs démissions à chaque fois qu'ils trouvent un meilleur poste de travail. Ceci n'est pas sans conséquences pour l'APCEA qui contribue souvent à la formation des jeunes encadreurs sans pour autant en tirer profit. Mais, ce n'est pas là le seul souci de l'association qui souffre également du manque d'espace. Le local que lui a octroyé la direction de l'action sociale (DAS) au centre des handicapés à Ihaddaden est exigu. Or, d'après les initiés, pour son épanouissement, un enfant autiste a besoin d'un milieu étendu.Les parents des autistes étaient ainsi contraints de louer un appartement à leur frais. Ajouter à cela, les moyens nécessaires, notamment les équipements techniques sont très coûteux. L'une des missions de l'APCEA consiste aussi à informer les citoyens sur l'autisme infantile. «Maintenant, la population s'intéresse un peu plus à la maladie» nous dit M. Haddad, président de l'APCEAAu début du mois d'avril dernier, à l'occasion de la journée internationale de sensibilisation à l'autisme, une exposition suivie d'une conférence, animée par Dr. Hamdane, pédopsychiatre, ont été organisées à la maison de la culture de Béjaïa. Dr. Hamdane, venue gracieusement de France pour une semaine, a même confirmé quelques cas et orienté les spécialistes dont dispose l'association. L'association œuvre seule. Livrés à eux même, les membres de l'association, composés essentiellement des parents mais aussi d'autres volontaires, usent de leurs relations personnelles pour arriver à assister un tant soit peu ces enfants pour qu'ils s'en sortent et aient une vie «normale». Hormis quelques aides de la part de certains cadres et élus de la wilaya, l'APCEA ne reçoit aucun écho des autorités. Pourtant, elle n'arrête pas de revendiquer une unité de prise en charge pour parvenir à aider tous les autistes de la région. Car, selon M. Haddad «une quinzaine d'autres enfants autistes attendent d'être pris en charge par l'association», sans oublier ceux qui ne se sont pas manifestés, notamment parmi les populations rurales. La réalisation d'un centre spécialisé permettra le renforcement et la stabilisation du personnel ainsi que de diagnostiquer la maladie précoce chez les nourrissons.D'un autre côté, les directions de l'éducation, de la santé et celle de l'action sociale doivent conjuguer leurs efforts afin de faciliter la tâche à l'APCEA.