Nous allons geler la tenue des examens du mois de mai prochain si les pouvoirs publics ne manifestent pas une réelle volonté d'ouvrir les négociations avec nous pour la prise en charge de tous les problèmes posés depuis l'année 1991 », ont menacé les membres de la section locale du syndicat national des enseignants du supérieur (CNES), lors d'une conférence de presse animée hier à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Le coordinateur local du CNES, M. Rahmani, s'est longuement expliqué sur les raisons qui ont poussé son syndicat à recourir à une grève d'une semaine, à partir du 25 février dernier. « Nous avons essayé pendant ces deux dernières années d'établir un débat constructif avec le ministère de tutelle autour du statut de l'enseignant universitaire, la question du salaire, du logement et surtout de la démocratisation de la gestion de l'université. Mais les choses n'ont pas bougé d'un iota », a déclaré l'orateur. Ce dernier dénonce l'instrumentalisation de la justice par les responsables de l'Etat et qui, selon lui, ne devrait pas intervenir dans le règlement des conflits sociaux. Interrogés sur les dernières informations rapportées par les journaux hier, les membres du CNES local affichent un soutien sans faille au « coordinateur national qui n'a fait que préserver notre syndicat ». M. Rahmani a ajouté que « le bureau national du CNES a respecté la décision de la justice quant au gel de la grève. Mais les sections locales ont déposé, chacune et parallèlement à ce qu'a fait le bureau national, des préavis de grève au niveau de chaque université, ce qui n'est pas interdit par la loi ». Les conférenciers ont dénoncé également « l'excès de zèle des responsables de l'université dont le seul souci est la gestion des flux des étudiants et la livraison des diplômes de fin d'études ». M. Rahmani a affirmé que la grève a été largement suivie au niveau de toutes les universités où le CNES est présent et a appelé l'ensemble des enseignants du supérieur à rester mobilisés pour les jours à venir.