Le secrétaire général du RND s'est prononcé contre le «nomadisme politique». Les adversaires de Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, n'ont pas été exclus du parti. Ouyahia a choisi la carte de l'indifférence afin de minimiser la contestation et de contenir les mécontents. Jeudi, à l'ouverture des travaux de la 6e session ordinaire du conseil national du RND, les opposants de la direction du parti étaient présents à ce conclave. Ils voulaient intervenir avant l'entame des travaux. Ouyahia avait alors refusé, arguant que la session en question allait durer deux jours et qu'à l'ordre du jour figurait le débat autour de la situation interne du parti. «Les militants qui veulent s'exprimer sont libres de le faire, mais dans le respect mutuel. Le conseil national est un espace d'expression», avait préconisé Ouyahia. Nouara Hafsi, chef de file du front pour la sauvegarde du RND, n'avait pas cessé de marteler aux journalistes qu'elle allait régler ses comptes avec Ouyahia lors de cette rencontre. Finalement, rien n'en fut. La seule fois où Mme Hasfi a pris la parole, c'était pour demander l'autorisation de quitter la salle tout en priant Ouyahia de lui assurer la protection. Elle craignait, selon ses dires, les représailles des partisans du secrétaire général. Belkacem Belhasir, ex-sénateur et coordonnateur de la wilaya de Batna, également frondeur, a demandé la parole pour lire le communiqué rédigé au nom du front pour la sauvegarde du RND. Belhasir remet en cause la gestion de certains membres de la direction et fait endosser en partie la responsabilité de la régression du parti lors des législatives du 10 mai à la direction du RND. Les mécontents revendiquent la tenue, dans l'immédiat, d'un congrès extraordinaire et la désignation d'un comité qui se chargera de la préparation des élections locales. D'autres intervenants se sont exprimés soit pour défendre la direction ou alors pour relever les problèmes auxquels sont confrontés les militants. Dans ses réponses, Ouyahia, selon nos sources, a fait l'impasse sur les doléances des mécontents, jugeant que la fronde n'a pas pris d'ampleur et qu'elle n'a aucun ancrage à l'intérieur du parti. «Certains militants ont manifesté leur mécontentement avant les élections, d'autres au moment de la confection des listes. Les égoïsmes individuels ont pris le pas sur l'unité des rangs et cela n'a pas manqué d'influer négativement sur les résultats», a regretté Ouyahia. Le patron du RND n'est pas affecté par le score obtenu par son parti lors des législatives du 10 mai, d'autant plus, explique-t-il, que tous les partis ont connu un recul : «Certes, nous devons tirer des leçons de ce scrutin et essayer de nous organiser pour mieux affronter les élections locales.» Il est prévu la réorganisation des structures organiques du parti et la mise en place d'une commission au niveau de chaque wilaya pour préparer les élections locales. S'exprimant sur la nouvelle composition de l'Assemblée, le secrétaire général du RND s'est prononcé contre le «nomadisme politique». Le RND ne veut pas être le refuge «des sans-abri», ce qui implique que les députés qui envisagent de déserter leur parti ne peuvent intégrer le RND.