Pour «association de malfaiteurs, trafic de médicaments et faux et usage de faux», deux responsables d'officines et une fonctionnaire à la CNAS de la wilaya de Annaba ont été placés, tard dans l'après-midi de jeudi, sous mandat de dépôt par le procureur près le tribunal de Annaba, apprend-on de sources judiciaires. Citée dans cette affaire, une autre femme, cadre, exerçant également à la CNAS, a été placée sous contrôle judiciaire. Diligentée par la section de recherche du groupement de Gendarmerie nationale de Annaba, l'enquête a nécessité plusieurs mois d'investigations interpellant 25 personnes qui ont été citées et présentées devant le procureur. Il s'agit de médecins, de patients victimes, d'administrateurs et de témoins. Les mis en cause, qui utilisaient des ordonnances fictives portant la griffe de médecins spécialistes et des noms de malades chroniques à leur insu, percevaient des montants exorbitants. Par une habile supercherie, expliquent les mêmes sources, les pharmaciens simulaient des opérations de vente de médicaments aux malades chroniques dans le cadre du tiers payant et présentaient les ordonnances à la CNAS pour paiement. Cette dernière opération est menée par deux femmes complices à la CNAS qui, elles, assuraient que les malades fictifs ne passent jamais au contrôle. Le gain généré par ces opérations était évidemment partagé entre les membres du groupe. Selon une première estimation, un manque à gagner de 8 millions de dinars a été constaté durant l'enquête, qui promet d'autres révélations sur le trafic de médicaments à Annaba. La direction générale de la CNAS s'est constituée partie civile.