À Oran, entre 1 000 et 1 500 élèves quittent les bancs de l'école chaque année, selon les estimations. Le phénomène de déperdition scolaire en Algérie est des plus inquiétants. Le nombre d'exclus annuellement de l'Ecole algérienne augmente chaque fin d'année en dépit de la démarche des pouvoirs publics relative à l'application de la réforme du système éducatif qui essaie de parer aux lacunes existantes. Certaines statistiques sont allées loin et indiquent une moyenne de déperdition de 20 élèves par an pour un seul établissement du cycle moyen. Ce phénomène, qui touchait particulièrement les élèves du secondaire, s'est élargi et concerne aussi les écoliers de moins de 11 ans, selon les dernières statistiques. La situation n'est guère reluisante et la déperdition scolaire devient de plus en plus un problème sérieux dont les conséquences constituent une vraie bombe à retardement qui nécessite une urgente prise en charge. Pour le palier primaire, de nombreux élèves, notamment les filles des régions montagneuses enclavées, ont été contraints par la force des choses à quitter les bancs de l'école, car le père, souvent en chômage, est dépourvu des moyens lui permettant de prendre en charge la scolarité de ses enfants. La sonnette d'alarme a, à maintes reprises, été tirée par les spécialistes qui ont insisté sur le fait que le phénomène s'est sensiblement accru durant les trois dernières années ayant précédé la réforme. Un échec qui a, en tout cas, largement contribué à grossir le rang des 21% d'analphabètes existants. La scolarité demeure en-deçà des attentes des pouvoirs publics, notamment pour la tranche d'âge des 16 à 19. A ce titre, le dispositif relatif au caractère obligatoire de l'enseignement fondamental, approuvé en début d'année 2011, précise les obligations légales qui incombent aux parents et tuteurs, aux chefs d'établissements scolaires et aux autorités communales pour garantir le respect de l'obligation de scolarité au bénéfice des garçons et des filles de 6 à 16 ans révolus. Ce dispositif précise, en outre, que cette durée d'instruction obligatoire peut être prolongée de deux années supplémentaires en faveur des élèves handicapés ou ayant connu un cursus scolaire perturbé. Ce texte introduit des sanctions contre les parents qui manquent à l'obligation de scolarisation de leur progéniture dès l'âge de 6 ans et ce, jusqu'à 16 ans.