Problématique n La déperdition scolaire reste un défi majeur pour le ministère de l'Education qui mise beaucoup sur la réforme pour résorber cet échec. L'origine de cet échec est liée à de nombreux paramètres dont une situation socio-économique en nette dégradation, un système éducatif resté pendant très longtemps à la traîne par rapport à l'évolution de la société et des nouvelles technologies. Cette situation constitue une réelle menace pour tout projet de développement, avertissent les spécialistes. Mais la déperdition est aussi imputable aux parents qui n'ont pas pris conscience de l'importance de l'instruction et, par voie de conséquence, n'ont pas suivi le cursus de leurs enfants. Ceci outre la complexité des programmes actuels, ainsi que le niveau des enseignants qui est souvent évoqué. En effet, selon l'enquête du Ceneap 50% d'élèves âgés entre 11 et 14 ans quittent annuellement l'école à cause des difficultés de concentration, alors que 60% parmi ceux âgés de 14 ans et plus pour des problèmes avec les enseignants. Le phénomène de déperdition en Algérie concerne en réalité trois niveaux. Le premier touche les élèves ayant abandonné les études bien avant l'âge limite de scolarité obligatoire, soit 16 ans. Une catégorie où on retrouve un taux très élevé de filles, notamment, dans les régions rurales. Ce qui n'est pas étonnant puisque celle-ci demeure, au jour d'aujourd'hui, la première à être sacrifiée, avant même d'avoir acquis un niveau d'instruction de base suffisant. Les raisons évoquées sont multiples, éloignement de l'école, pauvreté des parents qui préfèrent financer les études des garçons plutôt que celle des filles…. La deuxième catégorie est celle qui implique les élèves de plus de 16 ans qui ont obtenu des résultats scolaires peu satisfaisants et avec lesquels ils ne peuvent accéder au niveau supérieur de scolarité. La troisième catégorie qui est, selon les spécialistes, peu importante en termes de statistiques, concerne les élèves issus des différents paliers de l'éducation et qui, pour des raisons financières, n'ont pu suivre leur cursus scolaire. Dans son approche visant à améliorer le niveau scolaire des nouvelles générations, la nouvelle réforme était très attendue par tout le personnel éducatif, mais surtout par les parents qui espéraient voir leurs enfants gravir les échelons avec un bagage intellectuel consistant. Mais l'espoir porté en cette réforme risque d'en dissuader plus d'un avec le taux de déperdition qui ne fléchit pas et les nombreuses défaillances qui persistent. Le bureau de l'Unicef qui avait dressé un constat très sévère sur le phénomène de déperdition en Algérie, avait proposé en 2006 au département de Ben Bouzid la création de «l'école amie des enfants». Cette initiative a pour but, selon lui, de changer le regard négatif que portent certains élèves sur leurs établissements à travers des activités périscolaires. «L'école doit être un endroit attractif et agréable par ses décors, ses desseins, sa propreté. Or, souvent, les établissements scolaires offrent des visages tristes», a-t-il déploré. Ce constat bien qu'il soit embarrassant, ne fait que refléter la réalité de nos établissements scolaires qui sont de nature, effectivement, à décourager toute motivation !