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Nadia Aït Zaïna. Directrice du Cidef : «Les mamans doivent dénoncer les proches qui abusent des enfants»
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Publié dans El Watan le 06 - 06 - 2012

Pour la juriste Nadia Aït Zai, directrice du Centre d'information et de documentation sur les droits de la femme et de l'enfant (Cidef), les mères doivent, quoi qu'il advienne, briser le tabou et parler des violences sexuelles en dénonçant l'auteur qui peut être le père, le frère, l'oncle ou le cousin.
-Chaque année, le nombre de cas d'enfants victimes de violence sexuelle augmente autant pour les filles que les garçons. Comment interpréter cette évolution ?
Lorsque l'on parle de ce genre de violence à l'égard des enfants, on a tendance à l'attribuer au mode de vie des personnes qui la pratiquent, particulièrement lorsque ces dernières vivent à plusieurs en promiscuité dans l'exiguïté d'un logement, mais la réalité a démontré qu'elle ne se pratique pas uniquement en milieu familial. Elle est exercée sur les enfants dans la rue et, à moindre échelle, à l'école ou dans d'autres lieux privés et publics, quand elle n'est pas accompagnée de meurtre ou d'enlèvement et de séquestration.
Si évolution il y a, il faut l'attribuer au fait que les comportements sociaux ont changé, à l'existence d'une frustration sexuelle mais aussi au fait que la promiscuité familiale existante encore s'est étendue à une promiscuité sociale dans l'espace public.
Les enfants dans une grande ville ou dans un nouveau quartier, où l'on pense que les gens se connaissent, sont livrés à tous les dangers lorsqu'ils ne sont pas surveillés par leurs parents. Trop confiants, ces derniers, souvent la mère, les laissent jouer dans la rue, sur le pas de leur porte ou de l'immeuble ou les envoient faire des courses à un âge qui défie l'entendement. Combien de fois avons-nous vu des enfants de 5 ou 6 ans porter une baguette de pain ou une bouteille de limonade sortir de l'épicerie du coin. L'enfant de cet âge est envoyé par la mère qui est soit interdite de sortie soit trop confiante et surestime les capacités de son enfant responsabilisé trop tôt. Une rencontre avec un inconnu, et c'est la mauvaise pour l'enfant.
-Pensez-vous que cette augmentation puisse être liée au fait que les dénonciations soient plus importantes ou au fait que la loi ne soit pas aussi répressive à l'égard des auteurs ?
Il faut attribuer l'augmentation au fait que les parents, l'un des parents ou un proche parlent et même les associations ou amis dénoncent l'agression, la violence sexuelle, (inceste, attouchements ou viol). Il ne faut pas penser que la loi est clémente pour les auteurs de ces actes. Au contraire, elle est répressive. Le code pénal sanctionne ces infractions qualifiées de délits ou crimes. La sanction est aggravée lorsque l'acte est commis sur des enfants. Si elle est le fait du père et que la mère se tait, cette dernière peut être poursuivie pour complicité, sauf exception.
Rappelons-nous l'affaire de Baba Hassen, l'agression sexuelle est commise par le père sur ses trois filles, la mère le sait et se tait, car elle est terrorisée par son mari. C'est la tante qui dénonce l'agression sexuelle. Le juge n'a pas poursuivi la mère, car il a considéré que les filles avaient besoin d'elle et qu'elle-même était une victime. C'est pourquoi, quoi qu'il advienne, les mères doivent briser le tabou et parler de ces violences en dénonçant l'auteur qui peut être le père, le frère, l'oncle ou le cousin. Les filles ou garçons victimes de ces agressions doivent également le dire et désigner leur auteur, ami ou étranger connu. D'ailleurs, il leur est permis dans la loi algérienne, une fois devenus majeurs, de porter plainte contre leur agresseur.
C'est dire que la loi existe, il faut juste l'appliquer et ne pas la diminuer. De plus, lorsqu'il s'agit d'une mineure qui se fait violer ou agresser sexuellement, il ne faut pas la marier à son agresseur. Les parents ne doivent pas accepter la demande des magistrats qui consiste à régler le problème en mariant la victime à l'agresseur. Ce qui le disculpe et lui permet d'échapper à toute sanction. Les juges appliquent automatiquement la disposition du code pénal qui prévoit cette vieille pratique française. Nous avons demandé son abrogation, car il est inadmissible de marier la jeune fille mineure à son violeur.
-Les statistiques des services de sécurité montrent que les cas d'inceste sont souvent découverts fortuitement, soit après une grossesse, soit après un infanticide. Quel est votre avis ?
Fortuitement, oui, par rapport aux cas qu'ils ont enregistrés, grossesse ou infanticide. Cela démontre que c'est encore tabou et que la mère, qui est au courant de cet acte, se voile la face pour différentes raisons. Parler, c'est jeter l'opprobre sur toute la famille. C'est la honte. Elle ne dit rien, car le père est celui qui subvient aux besoins de la famille, il est violent et menace s'il est dénoncé. Parfois, les enfants ne sont pas crus par la mère qui les accuse de menteurs. C'est dans ces cas que le signalement a toute son importance pour toute personne qui soupçonne de tels actes.
-L'instauration d'un tribunal spécial pour juger les crimes et les délits contre les mineurs est-elle une réponse pour faire face au phénomène de la violence contre les enfants en général et la pédophilie en particulier ?
Un tribunal pour enfants oui, sinon pour ce genre d'infraction à l'égard d'un mineur il y a une procédure efficace, rapide, à huis clos, qui, après la qualification des faits par le juge d'instruction, l'auteur est mis en prison dans l'attente, souvent de courte durée, du procès.


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