Beaucoup de personnes dans la plupart des sociétés ont une aversion profondément ancrée pour les relations sexuelles incestueuses et l'ignorance d'un fait de société, pour quelque raison que ce soit, rend le tissu social très perméable à toutes sortes de rumeurs et de préjugés. Dans ce dossier, Midi Libre donne la parole à une avocate, un commissaire principal et un professeur expert auprès des tribunaux de la médecine légale ainsi que deux poignants témoignages. Beaucoup de personnes dans la plupart des sociétés ont une aversion profondément ancrée pour les relations sexuelles incestueuses et l'ignorance d'un fait de société, pour quelque raison que ce soit, rend le tissu social très perméable à toutes sortes de rumeurs et de préjugés. Dans ce dossier, Midi Libre donne la parole à une avocate, un commissaire principal et un professeur expert auprès des tribunaux de la médecine légale ainsi que deux poignants témoignages. En Algérie les relations incestueuses ont malheureusement cours dans notre société. Il n'y a pas à proprement parler de statistiques sur ce crime odieux. Bon nombre d'enfants gardent au fond de leurs entrailles cette blessure qui, pour la plupart d'entre eux, ne se referme jamais. Ces enfants se taisent car le plus clair du temps on refuse de les croire, on les accuse même d'affabuler. Ils se sentent coupables et ont honte de cette agression sexuelle commise le plus souvent par un père, un frère ou un proche. Pédocriminalité, maltraitance des enfants et transgression du tabou de l'inceste. Tout se passe comme si ces crimes ne relevaient que de la criminalité ordinaire. Dans les pays du Tiers-Monde, des enfants, des fillettes n'ont pas le statut d'être humain à part entière, des affaires étouffées, des avortements, des filles mères, autant de faits traduisant un profond malaise collectif. Pour maître Fatima Benbraham, avocate à la cour d'Alger, « il faut secouer les consciences ». Les victimes mineures gardent en elle les séquelles d'une enfance déchirée. Ces filles recourent à la prostitution le plus souvent forcée ou encore accouchent sous X car l'avortement, interdit par la religion, ne peut être pratiqué que si la santé de la mère présente un danger. Elles ont subi une agression sexuelle commise par un père, un frère, un oncle ou à un degré moindre le beau-père, bref des frustrés du sexe. Les malheureuses sont bannies de la famille et sont livrées aux affres de la société, cette dernière se voilant la face quant à l'ampleur de ce fléau. «Une position grave car nul n'a le droit de se taire » affirme Me Benbraham. La société doit briser les tabous, vulgariser le danger et surtout sévir. Le ministère de la Justice en collaboration avec les associations doit faire un travail de proximité car il faut extirper le mal à sa racine dira le professeur Belhadj expert auprès des tribunaux de médecine légale. Cet acte commis par le géniteur violente l'âme et les consciences dans le silence de la mère qui nie l'opprobe qui entache son époux pour des raisons de pesanteurs sociales où la loi du silence prévaut. Difficile aussi de dénoncer un père qui commet cet acte contre nature sur sa propre fille, de même que les garçons ne sont pas épargnés par les violences sexuelles. Ces derniers, selon le professeur Rachid Belhadj expert auprès des tribunaux de la médecine légale, sont plus touchés en milieu urbain. Ces actes sont souvent commis dans des cages d'escaliers ou des chantiers de construction. Mais ne nous voilons pas la face, il est plus que temps de briser les murs du silence et de sacrifier le satané honneur familial pour libérer les victimes qui se meurent en silence. Il abusait de sa fille trisomique Cela se passe en 1988 dans la petite localité de Aïn Benian. Un père abuse de sa fille trisomique pendant les absences de la mère qui travaille à l'extérieur pour subvenir aux besoins de la famille, son mari étant au chômage. La malheureuse abusée se retrouve enceinte. Elle sera conduite chez un gynécologue qui confirmera le diagnostic de la grossesse. Celle-ci trop avancée, la malheureuse mettra son enfant au monde. Les services de police mènent l'enquête. Le père auteur du délit était vraisemblablement la dernière personne à laquelle on pensa. L'affaire fut jugée par le tribunal de Blida en présence de la petite trisomique qui ne comprenait pas ce qui se passait allant auprès de son père pour un « calin ». Le père, âgé de 75 ans à l'époque, a avoué qu'il abusait de sa fille trisomique depuis son plus jeune âge. Maître Benbraham, qui a plaidé la cause, nous apprendra que ce criminel a été condamné à 20 ans de prison. Ce qu'en pense un psychologue Le psy ou le médecin doivent-ils intervenir s'il leur est donné de constater des faits qui relèvent du crime d'inceste ? C'est vrai et faux à la fois ! La loi fait obligation de déclarer au juge tout fait de maltraitance car le clinicien peut être mis en cause pour « non assistance à personne en danger ». Il n'existe cependant pas de disposition spécifique qui distingue le crime d'inceste des autres crimes sexuels commis sur des enfants. Il faut en outre prouver que la victime n'était point consentante. ( Même si cette contrainte tend à ne plus faire l'objet de la demande des juges, vu l'âge souvent précoce des victimes ). Il arrive que des pères en tirent souvent profit, de ce fait dans de nombreux cas la justice prononce un non lieu et, en retour, des médecins sanctionnés par leur corporation, des personnes protectrices attaquées en diffamation… En Algérie les relations incestueuses ont malheureusement cours dans notre société. Il n'y a pas à proprement parler de statistiques sur ce crime odieux. Bon nombre d'enfants gardent au fond de leurs entrailles cette blessure qui, pour la plupart d'entre eux, ne se referme jamais. Ces enfants se taisent car le plus clair du temps on refuse de les croire, on les accuse même d'affabuler. Ils se sentent coupables et ont honte de cette agression sexuelle commise le plus souvent par un père, un frère ou un proche. Pédocriminalité, maltraitance des enfants et transgression du tabou de l'inceste. Tout se passe comme si ces crimes ne relevaient que de la criminalité ordinaire. Dans les pays du Tiers-Monde, des enfants, des fillettes n'ont pas le statut d'être humain à part entière, des affaires étouffées, des avortements, des filles mères, autant de faits traduisant un profond malaise collectif. Pour maître Fatima Benbraham, avocate à la cour d'Alger, « il faut secouer les consciences ». Les victimes mineures gardent en elle les séquelles d'une enfance déchirée. Ces filles recourent à la prostitution le plus souvent forcée ou encore accouchent sous X car l'avortement, interdit par la religion, ne peut être pratiqué que si la santé de la mère présente un danger. Elles ont subi une agression sexuelle commise par un père, un frère, un oncle ou à un degré moindre le beau-père, bref des frustrés du sexe. Les malheureuses sont bannies de la famille et sont livrées aux affres de la société, cette dernière se voilant la face quant à l'ampleur de ce fléau. «Une position grave car nul n'a le droit de se taire » affirme Me Benbraham. La société doit briser les tabous, vulgariser le danger et surtout sévir. Le ministère de la Justice en collaboration avec les associations doit faire un travail de proximité car il faut extirper le mal à sa racine dira le professeur Belhadj expert auprès des tribunaux de médecine légale. Cet acte commis par le géniteur violente l'âme et les consciences dans le silence de la mère qui nie l'opprobe qui entache son époux pour des raisons de pesanteurs sociales où la loi du silence prévaut. Difficile aussi de dénoncer un père qui commet cet acte contre nature sur sa propre fille, de même que les garçons ne sont pas épargnés par les violences sexuelles. Ces derniers, selon le professeur Rachid Belhadj expert auprès des tribunaux de la médecine légale, sont plus touchés en milieu urbain. Ces actes sont souvent commis dans des cages d'escaliers ou des chantiers de construction. Mais ne nous voilons pas la face, il est plus que temps de briser les murs du silence et de sacrifier le satané honneur familial pour libérer les victimes qui se meurent en silence. Il abusait de sa fille trisomique Cela se passe en 1988 dans la petite localité de Aïn Benian. Un père abuse de sa fille trisomique pendant les absences de la mère qui travaille à l'extérieur pour subvenir aux besoins de la famille, son mari étant au chômage. La malheureuse abusée se retrouve enceinte. Elle sera conduite chez un gynécologue qui confirmera le diagnostic de la grossesse. Celle-ci trop avancée, la malheureuse mettra son enfant au monde. Les services de police mènent l'enquête. Le père auteur du délit était vraisemblablement la dernière personne à laquelle on pensa. L'affaire fut jugée par le tribunal de Blida en présence de la petite trisomique qui ne comprenait pas ce qui se passait allant auprès de son père pour un « calin ». Le père, âgé de 75 ans à l'époque, a avoué qu'il abusait de sa fille trisomique depuis son plus jeune âge. Maître Benbraham, qui a plaidé la cause, nous apprendra que ce criminel a été condamné à 20 ans de prison. Ce qu'en pense un psychologue Le psy ou le médecin doivent-ils intervenir s'il leur est donné de constater des faits qui relèvent du crime d'inceste ? C'est vrai et faux à la fois ! La loi fait obligation de déclarer au juge tout fait de maltraitance car le clinicien peut être mis en cause pour « non assistance à personne en danger ». Il n'existe cependant pas de disposition spécifique qui distingue le crime d'inceste des autres crimes sexuels commis sur des enfants. Il faut en outre prouver que la victime n'était point consentante. ( Même si cette contrainte tend à ne plus faire l'objet de la demande des juges, vu l'âge souvent précoce des victimes ). Il arrive que des pères en tirent souvent profit, de ce fait dans de nombreux cas la justice prononce un non lieu et, en retour, des médecins sanctionnés par leur corporation, des personnes protectrices attaquées en diffamation…