En dépit d'un pouvoir d'achat relativement faible, les Algériens ont tendance à voyager et surtout à diversifier leurs destinations. Dans ce cadre, les agences de voyages et les établissements hôteliers s'apprêtent à jouer à fond leurs atouts de séduction. Prospectus, catalogues, décor de carte postale dans les agences, tout y est ou presque pour inviter à une évasion le temps d'un été. Voici un décryptage des tendances estivales de 2012. Pour la plupart des Algériens, «été» rime avec «vacances», et ces dernières sont considérées comme un temps essentiel de ressourcement et de plaisir. Les rythmes urbains sont très coûteux pour l'équilibre individuel (temps de transport, déstructuration de la cellule familiale, individualisation des rythmes, agressions de l'environnement). La tendance est au décodage du monde à partir des sens et des émotions. Il y a ceux qui choisissent de voyager seuls, mais la majorité préfèrent le faire en famille ou en groupe par le biais de séjours organisés. Ceux qui affirment voyager le plus souvent sont les clients des hôtels traditionnels. Mais certains choisissent des circuits avec un budget plus élevé. La majorité cite le prix comme le critère n°1 de choix de leur voyage. Si on analyse les statistiques officielles, les algériens se déplaçaient jusqu'à un passé très récent le plus vers la Tunisie. Les statistiques de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT) soulignent que 85% des déplacements s'effectuent par route, et 15% par avion. Un marché du transport aérien qui est partagé entre la compagnie nationale Air Algérie et Tunisair. Les voyageurs viennent en famille ou individuellement. 40% des entrées sont enregistrées entre le 15 juillet et le 15 septembre. La durée moyenne des séjours est estimée entre 8 et 10 jours. 10% passent par des agences de voyages. Mais la révolution du jasmin a quelque peu changé la donne. Les Algériens vont de moins en moins en Tunisie. Mais l'ONTT ne baisse pas les bras pour autant. Pour que cette destination reste compétitive, les tunisiens ont leur petite idée : participer aux salons spécialisés tels que le Sitev, l'organisation d'éductours au profit des journalistes algériens, et lancement de campagnes publicitaires et médiatiques. Il y a d'autres arguments à faire valoir : proximité géographique, rapport qualité/prix et absence de visa d'entrée. Cependant, «la demande reste très timide», avoue Bachir Djeribi, président du SNAV. Deuxième destination qui plaît : la Turquie. Cette destination fait oublier la routine habituelle. Le passé vit dans le présent par les temples, les théâtres, les agoras, les églises, les mosquées, les caravansérails, les dieux et les déesses taillés dans la pierre. Les liaisons aériennes entre les deux pays favorisent la mobilité. Le Maroc est aussi une destination prisée des Algériens. C'est un tourisme de circuits et de découvertes qui utilisent plus de prestataires. Seul inconvénient : les frontières terrestres sont hermétiquement fermées et le touriste ne peut s'y rendre qu'en avion. Ce qui alourdit la facture. Les voyageurs ne peuvent s'y rendre que par la voie aérienne (Air Algérie et la RAM). Ce qui pèse sur le budget et justifie, en partie, la cherté de cette destination. L'Office du tourisme marocain fait de plus en plus de publicité, même discrète, pour inciter les algériens à visiter le Royaume. Casablanca est une ville qui rappelle étrangement Oran. Les pas des voyageurs les amèneront jusqu'à la grande Mosquée Hassan II, un édifice entre ciel et mer.