Les membres de l'espace Schengen réunis hier à Luxembourg pourraient rétablir de façon temporaire des contrôles aux frontières intérieures. Il s'agit d'une «mesure extrême, dont la mise en œuvre est soumise à des conditions très strictes», assurent les dirigeants français et allemand qui l'ont réclamée. Les Etats membres pourraient rétablir des contrôles à leurs frontières nationales pour six mois renouvelables une fois, «lorsque le contrôle d'une frontière externe de l'Europe n'est plus assuré à cause de circonstances exceptionnelles». La frontière gréco-turque, porte d'entrée de la majorité des migrants, est clairement visée. En effet, si les Etats ont déjà la possibilité de rétablir temporairement des contrôles pour des raisons de sécurité, rien n'est prévu en cas de pression migratoire. La Commision européenne est fermement opposée à la mesure discutée. Cecilia Malmström, la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, dénonce un procédé qui ne serait pas un «mécanisme européen». Quant à Manuel Vals, le nouveau ministre français de l'Intérieur, il se trouve dans une situation délicate. La possibilité de rétablir des contrôles aux frontières était en effet un des axes de campagne de Nicolas Sarkozy.