La 7e édition de la Fête de la cerise s'est ouverte jeudi dernier à Larbaâ Nath Irathen (30 km au sud-est de Tizi Ouzou) et prendra fin aujourd'hui avec une conférence des responsables des services agricoles de la wilaya. Une rencontre a eu lieu vendredi dernier entre des responsables locaux et des experts de l'association ID Méditerranée (France), qui a entamé une expertise sur l'état des vergers dans le cadre du partenariat entre les villes de Larbaâ Nath Irathen et Saint-Denis. «Le seul moyen pour sauver la culture du cerisier, particulièrement dans la région de Kabylie, est la création d'une PME qui produira des plants localement afin d'assurer la disponibilité des jeunes tiges à des coûts abordables, recourir au greffage du merisier, une variété adaptée au climat de la région et plus résistante que les plantes importées. Aussi, le travail du sol, le traitement chimique, l'arrosage et la taille raisonnée des arbres», dira le président de l'association des agriculteurs de Larbaâ Nath Irathen, M. Abes. Les agriculteurs ont estimé que la cause principale de la déperdition des plantations, le capnode, est en train de reculer. Ce coléoptère a décimé entre 2000 et 2010, 44% du verger dans la wilaya de Tizi Ouzou qui concentre 42% du verger national. La preuve, les prévisions en production pour la saison 2010-2011 ont été estimées par la direction de l'agriculture de Tizi Ouzou à 37 000 quintaux, donc supérieures à la récolte de la saison 2009-2010, enregistrant 12 976 q. «Les vergers ont été bien arrosés cette année. Du reste, les neiges ont contribué à la disparition des parasites. Néanmoins, nous tenons beaucoup à la création d'une PME. Nous avons introduit une demande au niveau de l'Office national des terres agricoles (ONTA), mais notre requête est restée lettre morte. Mais, nous dit-on, c'est l'opération de régularisation des anciens actes de jouissance des terres en actes de concession qui retarde l'aboutissement de ce projet auquel tiennent, notamment de jeunes agronomes», dit un autre fellah. Mourad Mouazer, un agriculteur du village Belias, participe pour la troisième fois à cette symbolique Fête de la cerise. Il dit avoir maintenu en vie ses cerisiers grâce au travail du sol et au traitement chimique des plants. Toutefois, il déplore la cherté des jeunes tiges : «Le prix d'un jeune plant oscille entre 1500 et 2500 DA. Nous souhaitons que l'Etat subventionne les prix des pesticides.» Un autre participant a regretté que certaines aides de l'Etat soient inaccessibles : «Le Fonds national de la régulation et du développement agricole (FNRDA) exige au demandeur d'avoir au moins un quart d'hectare, alors que nous connaissons le problème du morcellement des terres et l'absence des pistes agricoles.» Le maire de Larbaâ Nath Irathen, Lounis Hocine, est optimiste quant au rendement prévisionnel de la saison en cours, avant de nuancer : «Les aides de l'Etat n'arrivent toujours pas. Il existe un programme, Programme de développement rural intégré, (PDRI) qui consiste en la plantation d'environ 2000 à 3000 ha qu'on attend depuis 3 ans. L'indisponibilité des plants est à l'origine de ce retard. Ce que nous arrivons à faire pour le moment est d'accompagner les agriculteurs et les aider à acquérir des produits d'entretien des plantes.» Cette année, le slogan «Pour la relance de l'économie locale» a été reconduit par les organisateurs. Cette manifestation se veut un creuset pour la rencontre entre les agriculteurs et les responsables chargés de promouvoir cette culture pour en faire un levier économique. C'est aussi l'occasion de proposer à la population locale des activités culturelles et des compétitions sportives.