Y a-t-il eu fraude ou non ? Cette question ne concerne plus les élections, problème plié et empaqueté, mais le baccalauréat. Y a-t-il eu triche, comme pour le scrutin du 10 mai ? S'ils sont nombreux à décrier le système de surveillance et les fuites de sujets, une élection et un baccalauréat ont quelque chose de commun. Il s'agit dans les deux cas d'un examen de passage vers un niveau supérieur, où DOK et le régime dans son ensemble ont lamentablement échoué. Il s'agit surtout d'un comportement atavique, celui d'un tricheur, défini comme quelqu'un qui n'a rien appris, de l'histoire ou autre, mais veut trouver le moyen de passer l'épreuve pour passer sans aucune compétence. Enfin, dernier point de ressemblance, le téléphone. S'il s'avère que la triche la plus utilisée au baccalauréat est le téléphone portable, pour les élections, c'est le même principe, c'est en donnant des coups de téléphone à tout le monde que le régime a réussi à se faire passer, malgré les remontrances des correcteurs qui ont estimé ce scrutin fraudé. Ce qui n'a pas changé grand-chose, comme pour l'inamovible Benbouzid, ministre de l'Education, depuis le paléolithique (il apprenait déjà aux hommes des cavernes à peindre des faux bisons) ; il s'agit de faire passer et de gonfler le taux de réussite, comme pour une élection. Que faut-il en conclure ? Au-delà du niveau d'études des responsables, très bas, et de leur faculté à comprendre l'avenir, très moyenne, que le régime triche, ce qui n'est pas une information nouvelle. Mais pourquoi triche-t-il ? Comme au baccalauréat, parce qu'il n'a pas le niveau pour gérer un pays du troisième millénaire, l'Algérie en l'occurrence, qui attend beaucoup plus de ses dirigeants, ceux-ci ayant raté chaque occasion d'accession à un niveau supérieur. La comparaison entre les deux épreuves s'arrête d'ailleurs là. Chez Benbouzid, on ne peut pas repasser le bac 50 fois.