La fin de mandat de la section ordinale régionale des pharmaciens de l'Est a été proclamée jeudi à l'occasion de l'assemblée générale tenue à Constantine. C'est la première du genre depuis le gel des activités des conseils de l'ordre par le conseil d'Etat et l'entrée en zone de turbulences de ces derniers, dont les mandats ont expiré depuis deux années. Cette assemblée est une procédure inévitable donc, selon M. Belmahi, secrétaire général sortant de la SOR de Constantine, afin d'entamer dans la régularité la préparation des prochaines élections prévues en mai. L'enjeu est de taille pour les pharmaciens à l'instar des autres corps médicaux ainsi que pour les groupes d'influence qui les traversent. Les blessures semblent encore ouvertes d'où la marche en rangs dispersés vers l'organisation de ces élections qui vont se tenir désormais sous la pression du ministère de la Santé. « Nous vivons impuissants la clochardisation de la profession dans toute la chaîne du médicament en Algérie. » Le verdict est sans appel selon M. Krid, membre du conseil national, qui a brossé un tableau noir des relations entre le conseil national et la section régionale dont il est issu. Devant près de 300 participants, Krid a tenté de démontrer comment la session de mai 1998 a consacré « un appareil autour d'un groupe qui se mettait en place pour tout verrouiller ». Auparavant, l'assistance a eu droit aux bilans moral et financier. Le premier présenté par le responsable sortant, M. Benmahi, devait faire ressortir les activités de la section, notamment dans l'organisation de la profession puisque la totalité des pharmaciens sont inscrits au tableau. La section est parvenue également à obliger l'Entreprise étatique de distribution du médicament (EDIMED) à recruter des pharmaciens et à faire reculer les directions de la santé sur leurs désignations unilatérales des officines de garde. Grâce à l'ordre aussi, la nébuleuse des grossistes du médicament est un peu plus organisée sachant que la section a proposé une trentaine de fermeture en 2004 et 2005. Si l'exécution des mesures disciplinaires fait défaut, c'est à l'absence de pouvoir décisionnel qu'il faut en vouloir, selon Belmahi qui reconnaît la complicité de certains pharmaciens, notamment à travers le phénomène de location de diplôme.