Cette nouvelle mesure a été, regrettent les pharmaciens, mal appliquée par certaines DSP. Mauvaise interprétation d'une circulaire. C'est l'explication donnée par le représentant du conseil de l'Ordre des pharmaciens concernant l'application de la note ministérielle envoyée l'été dernier par le ministère de la Santé. Une circulaire instruisant toutes les Directions de la santé et de la population (DSP) de procéder à l'ouverture d'officines dans les zones enclavées et les cités nouvellement construites. Cette nouvelle mesure d'intérêt général, a été, regrettent les pharmaciens, mal appliquée par certaines DSP qui, précise un membre du conseil de l'Ordre des pharmaciens, ont autorisé des ouvertures d'officines dans des zones déjà saturées au détriment des nouvelles cités et localités éloignées. Selon la réglementation, l'ouverture de pharmacie s'effectue en fonction de la population vivant dans une zone et la distance entre une officine et une autre ne doit pas être de moins de 200m. Or, d'après le constat établi par les représentants du conseil de l'Ordre dans certaines wilayas, rien n'a été respecté, l'opération s'est déroulée sans tenir compte du contenu de la circulaire ministérielle. Une situation qui a fait polémique et provoqué le courroux de la corporation se sentant lésée par la nouvelle circulaire. «La note du ministère est claire. Elle ne concerne que les zones enclavées et les nouvelles cités. Pourquoi les Directions de la santé n'ont pas respecté les directives de la tutelle. En tant que pharmaciens, nous dénonçons cet état de fait et nous appelons le ministère à réagir», nous confie le représentant du Syndicat des pharmaciens d'officines (Snapo). Le conseil de l'Ordre ne compte pas, lui aussi, baisser les bras. Le représentant de la section ordinale de la région d'Oran explique que «le conseil de l'Ordre n'a pas été associé dans l'application de la circulaire pour la simple raison que la note a été envoyée durant la période où le conseil été gelé en attendant les élections du Conseil national de déontologie médicale qui se sont déroulées qu'au mois de septembre dernier, soit près de trois mois après la circulaire». Durant cette période, l'ouverture des officines était sous la seule appréciation des DSP bien que les textes de loi sont clairs sur ce point, l'implication du conseil de l'Ordre est indispensable. Maintenant que la machine est en marche, la section ordinale, pour la région d'Oran a saisi la direction de la santé après avoir reçu une plainte collective des pharmaciens d'Es-Senia et de Gdyel dénonçant l'ouverture anarchique d'officines dans ces localités plus d'autre plaintes portant sur l'ouverture d'officine en ville à moins de 200m de distance. Il a été proposé, après réunion avec la direction de la santé d'Oran, l'installation d'une commission mixte pour étudier les dossiers d'ouverture d'officines. En parallèle, les commissions d'exercice et qualification, statistiques et démographie seront à pied d'oeuvre pour inventorier toutes les pharmacies en activité et étudier le besoin des zones enclavées et les nouvelles cités en fonction du nombre de la population résidente. L'autre problème dénoncé par la corporation est celui des opérations d'inspection des officines, lancées au mois d'octobre sur instruction du ministère de la Santé à travers toutes les wilayas du pays. Une instruction qui ne semble pas du goût des pharmaciens pour la simple raison, arguent-ils, ces contrôles s'effectuent par une commission d'inspection composée de chirurgiens dentistes et de médecins, installée par la DSP. «Les pharmaciens n'ont pas été associés alors qu'il s'agit de brigades d'inspection mobilisées pour contrôler la présence des pharmaciens dans les officines et les produits pharmaceutiques mis en vente», souligne le représentant du conseil de l'Ordre des pharmaciens. Sur ce sujet, le ministère de la Santé a été saisi. Le bureau national du conseil de l'Ordre, réuni jeudi dernier, devait étudier la question et prendre les dispositions en conformité avec la réglementation.