Cinq personnes ont été gravement blessées lors d'un accrochage, hier à Tombouctou, dans le nord du Mali, entre combattants du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) et du groupe armé Ançar Eddine (défenseurs de l'islam), ont indiqué des sources médicales. «Cinq blessés graves sont actuellement à l'hôpital de Tombouctou après ces affrontements. Quatre ont été présentés comme des éléments du MNLA, un autre comme un combattant d'Ançar Eddine», a déclaré Oumar Ould Sidy Ibrahim, infirmier à l'hôpital de Tombouctou. «Quatre blessés graves du MNLA et un grave de Ançar Eddine qui sont venus à l'hôpital. Les gens d'Ançar Eddine ont renforcé le dispositif» près de l'établissement hospitalier, a déclaré de son côté un ancien policier malien qui habite Tombouctou. «Cela s'est passé à la sortie est de Tombouctou, où se trouve un poste de sécurité tenu par Ançar Eddine. Des gens du MNLA voulaient passer, mais Ançar Eddine a refusé et il y a eu l'accrochage», a expliqué Oumar Sall, membre du Haut conseil islamique de Tombouctou, en affirmant qu'il y aurait eu aussi deux morts. Deux journalistes locaux interrogés ont confirmé ces informations, l'un d'eux précisant avoir entendu dire que «deux combattants sont tombés et ne se sont pas relevés». La semaine dernière un précédent accrochage avait opposé les combattants d'Ançar Eddine à ceux du MNLA à la périphérie de la ville de Kidal (nord-est), ce qu'avaient démenti des responsables du mouvement rebelle. La tension est vive dans le nord du Mali entre les combattants des deux parties, en dépit de discussions en vue d'un rapprochement. Ançar Eddine, avec le soutien d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), occupe une position dominante sur le terrain. Dans la foulée d'un putsch le 22 mars à Bamako, l'immense région désertique du nord du Mali est tombée aux mains du MNLA et de plusieurs mouvements islamistes armés, dont Ançar Eddine et AQMI.