Le Mali, théâtre dans le passé de plusieurs rébellions touareg, est confronté depuis la mi-janvier à une nouvelle offensive de rebelles touareg qui contrôlent, aux côtés de groupes islamistes, tout le Nord. Le Mali est engagé officiellement dans une transition depuis que les putschistes, qui ont renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (ATT), ont accepté le 6 avril de rétablir l'ordre constitutionnel. - Janvier 2012 : - 17-18 : attaques de rebelles touareg contre Ménaka, Aguelhok et Tessalit (nord-est), les premières de ce type depuis un accord ayant mis fin à la rébellion en 2009. Les assauts sont menés par des hommes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), né fin 2011, et d'autres rebelles, dont des hommes armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar El Gueddafi, renversé en 2011. - 24 : Le gouvernement affirme que des membres d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et des rebelles touareg ont attaqué ensemble Aguelhok.
- Février 1er : les rebelles touareg entrent dans Ménaka après le départ d'un détachement de l'armée. - 8 : la rébellion affirme avoir pris Tin Zaouatine (nord-est), frontalière avec l'Algérie. - 24 : le MNLA dément tout lien avec AQMI.
- Mars - 11 : les rebelles prennent un camp militaire à Tessalit. - 15 : le président Touré accuse le MNLA de «crimes de guerre» à Aguelhok et confirme que «l'implication d'AQMI est importante, tout comme celle du groupe (islamiste) Ançar Eddine». – 20 : Ançar Eddine affirme contrôler Tin Zaouatine, Tessalit, Aguelhok. - 22 : une junte renverse le régime d'ATT, l'accusant d'incompétence dans la lutte contre la rébellion touareg et les groupes islamistes. - 30 : Ançar Eddine, appuyé par le MNLA et des éléments d'AQMI, s'empare de Kidal (nord-est). - 31 : les rebelles prennent Gao, qui abritait l'état-major régional de l'armée.
- Avril 1er : le MNLA s'empare de Tombouctou, dernière ville du Nord encore sous contrôle gouvernemental. Le 2, Ançar Eddine prend Tombouctou et en chasse le MNLA. - 6 : Le MNLA proclame «l'indépendance de l'Azawad». «Accord-cadre» junte/Cédéao prévoyant notamment le transfert du pouvoir aux civils. - 8 : création d'un nouveau groupe armé, le Front de libération nationale de l'Azawad (FLNA), qui affirme n'être ni sécessionniste ni islamiste. Un groupe dissident d'AQMI, le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), revendique le rapt de sept diplomates algériens à Gao. – 9 : au moins une centaine de combattants du mouvement islamiste nigérian Boko Haram figurent parmi les islamistes à Gao (sources concordantes). - 12 : Dioncounda Traoré est investi président et menace d'une «guerre totale et implacable» les rebelles et groupes armés dans le Nord. Rapports sur de «graves violations des droits de l'homme» dans le Nord (ONU). - 20 : le nouveau Premier ministre de transition, Cheick Modibo Diarra, prêt à négocier avec les groupes armés dans le Nord, mais exclut toute discussion «avec le couteau sous la gorge». – 26 : l'Afrique de l'Ouest décide l'envoi de forces militaires. La période de transition est fixée à 12 mois. - 27 : le FNLA est entré à Tombouctou dont il avait pris la veille le contrôle de deux entrées (sources concordantes).