Les présumées prévarications portées à l'endroit du premier magistrat municipal, Kamel Hechili, et fort relayées par la vox populi, accréditent à tout le moins la thèse selon laquelle le maire a eu maille à partir avec la justice dans l'affaire de mise en location du marché de gros de fruits et légumes de Chelghoum Laïd, et que de ce fait il coule du très mauvais coton. A en croire les propres dires du P/APC, son pourfendeur qui n'est autre que l'ex-adjudicateur l'accuse ouvertement de transgression délibérée du code régissant la passation des marchés et de « favoritisme » à l'égard du nouveau récipiendaire dudit marché. Une volée de bois vert qui prendra illico presto les allures d'un « vrai procès » qui atterrira en premier au tribunal d'El Khroub qui se déchargera du dossier pour « non compétence de qualité », en attendant que ladite affaire soit traitée au pénal par la cour de Constantine. Pourtant, la gestion cartésienne et le traitement tant transparent que « collégial » de cette sacrée histoire de mise en location du marché de gros ne laisse transparaître aucune irrégularité ni la moindre once de tentative de malversation, comme l'attestent les pièces probatoires contenues dans le dossier et les témoignages concordants de tous les intervenants, sauf que l'ancien adjudicateur ne l'entend pas de cette oreille. Les soumissions n'ayant pas dépassé le cap des 80 millions de dinars après trois propositions infructueuses, s'est profilée alors l'ultime alternative de recours à la régie communale, une option au demeurant souhaitée par le wali lui-même, sous réserve que la mise à prix initiale fixée à 110 millions de dinars ne trouverait pas une offre intéressante. Prenant son mal en patience, le mis en cause nous affirmera sur la base de documents authentiques (PV et délibérations) que « toutes les propositions ont été examinées par la commission des marchés et en présence du receveur communal ainsi que 4 à 5 membres de l'exécutif ». Et de renchérir : « Néanmoins, au 31 décembre 2005, et alors qu'on s'acheminait vers la régie communale, une offre ouvrant à 90 millions de dinars émanant d'un acquéreur potentiel dénommé Sarl Sebti Mahmoud est tombée in extremis et l'adjudication sera conclue à hauteur de 95 millions de dinars et officialisée avec le dépôt du cautionnement et du chèque du postulant. » Y a-t-il donc secret à cet acharnement de l'ancien adjudicateur sur le P/APC auquel il intentera un procès au motif de violation des lois sur les marchés, sachant que toute attribution en ce sens relève de la compétence d'une commission autonome ? A sa cause défendant, l'édile criera urbi et orbi à la manipulation considérant que son accusateur, « conforté dans une situation de monopole depuis quelques années, n'a pas digéré le fait que l'adjudication profite à un autre acquéreur ». A-t-il pour autant tiré à hue et à dia dans la gestion de cette épineuse affaire ? Ou plus grave encore, lui a-t-on « graissé la patte » comme cela est colporté par certaines langues fourchues ? Il reste à la justice de démêler l'écheveau.